Et en nomme archiprêtre Mgr Lanza di Montezemolo
Rome: Benoît XVI promulgue un Motu Proprio sur la basilique Saint-Paul hors- les-Murs
Rome, 31 mai 2005 (Apic) Benoît XVI a promulgué le 31 mai 2005, fête de la Visitation, un Motu Proprio intitulé ’L’antique et vénérable Basilique’. Dans lequel il a émis de nouvelles normes concernant l’exercice du culte de la basilique patriarcale Saint-Paul hors-les-Murs, pour sa gestion administrative et pour son Complexe extraterritorial.
En promulguant le 31 mai, fête de la Visitation, un Motu Proprio intitulé ’L’antique et vénérable Basilique’, Benoît XVI a pu mieux définir la gestion pastorale et administrative de cette église,en nommant Mgr Andrea Cordero Lanza di Montezemolo premier archiprêtre de la basilique majeure. Il a enfin encouragé les bénédictins de l’abbaye qui la jouxte à y développer, en lien avec le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, des initiatives oecuméniques.
Un Motu proprio est l’équivalent d’un décret. C’est un acte législatif pris et promulgué par le pape à sa propre initiative (et non pour répondre à une sollicitation). Par son premier document de ce type, Benoît XVI «a émis aujourd’hui de nouvelles normes pour un exercice renouvelé de culte dans la basilique pontificale de Saint-Paul hors-les-Murs», peut-on lire dans un communiqué de la Salle de presse daté du 31 mai. A cet effet, il a aussi nommé Mgr Andrea di Montezemolo archiprêtre. Jusqu’ici la basilique située au sud de Rome n’en avait pas.
Mgr Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archevêque titulaire de Tuscania, est né à Turin en 1925. Ordonné prêtre le 13 mars 1954, nommé archevêque en avril 1977, il fut, en 1991, le premier nonce apostolique en Israël. Membre de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, il est consulteur à la Secrétairerie d’Etat et membre de la Congrégation pour les évêques.
Importance de l’antique basilique patriarcale
Dans son Motu proprio ’pour la basilique de Saint-Paul hors-les-Murs et pour son Complexe extraterritorial’, Benoît XVI expose d’abord «l’importance dans l’histoire de la chrétienté» de l’antique basilique patriarcale, lieu renommé de pèlerinage situé sur le lieu-dit du martyr de saint Paul, l’apôtre des Gentils. Le pape rappelle en outre que le souverain pontife, – en vertu des accords du Latran en 1929, puis des accords successifs entre le Saint-Siège et l’Italie -, exerce des pouvoirs civils sur l’intégralité du complexe extraterritorial de Saint-Paul hors- les-Murs. Les surfaces et les édifices constituant le complexe, qui jouissent d’un statut juridique spécifique, appartiennent en effet au Saint- Siège.
«Etant donné que, dans le passé, a expliqué le pape, le Saint-Siège a défini seulement certains aspects des compétences, tant de l’administration pontificale de la basilique que de l’abbaye bénédictine, je retiens maintenant opportun d’émettre quelques normes générales ayant pour but d’éclairer et de définir les aspects principaux de la gestion pastorale et administrative du complexe de Saint-Paul hors-les-Murs».
«Cela permettra d’établir ensuite un statut qui fixe les compétences des sujets intéressés et en définisse les rapports», annonce-t-il. Ce statut devra être approuvé par les bureaux compétents du Saint-Siège.
«A la basilique de Saint-Paul hors-les-Murs, que je confirme comme entité canonique avec personnalité juridique publique, j’établis que soit préposé, de même que pour les trois autres basiliques majeures – Sainte-Marie- Majeure, Saint-Pierre et Saint-Jean-de-Latran – un archiprêtre nommé par le souverain pontife. Dans cette basilique, l’archiprêtre exercera la juridiction ordinaire et immédiate», déclare ensuite Benoît XVI.
L’archiprêtre de Saint-Paul devra «superviser tout le complexe extraterritorial», coordonnant les différentes administrations qui y opèrent, «sauf ce qui relève des compétences exclusives de l’abbé à l’intérieur de l’abbaye», affirme encore le pape. L’abbé du monastère de Saint-Paul hors-les-Murs devra, pour sa part, après son élection canonique, recevoir la confirmation du pape, et jouira de tous les droits et prérogatives de supérieur de la communauté bénédictine.
Toutes les fonctions sont confiées à l’archiprêtre
Mises à part les compétences propres à l’archiprêtre de la basilique et à l’abbé, le pouvoir de juridiction pastorale ordinaire sur l’intégralité de l’aire extraterritoriale de Saint-Paul hors-les-Murs, revient quant à lui, au cardinal vicaire de Rome. ’L’Administration pontificale de la basilique patriarcale de Saint-Paul’ constituée par Pie XI en 1933 et mise à jour par Jean XXIII en 1962 est donc supprimée, affirme aussi le pape. Toutes ses fonctions sont confiées à l’archiprêtre.
Benoît XVI manifeste finalement son attachement pour la basilique majeure, qui lui tient «particulièrement à coeur». C’est pourquoi il demande à ce que soit assuré le ministère de la réconciliation «en faveur de tous les fidèles qui la fréquentent», et que l’administration de son sacrement continue à être confiée au «soin attentif» des moines bénédictins choisis pour cela selon le statut prochainement établi.
Dès le lendemain de sa messe d’inauguration de pontificat, Benoît XVI s’était rendu, à la basilique Saint-Paul hors-les-Murs, sur la via Ostiense, dans le sud de Rome. Dans la soirée du lundi 25 avril, il était allé se recueillir sur la tombe de l’apôtre Paul et exprimer ainsi «le lien inséparable de l’Eglise de Rome avec l’apôtre des gentils et le pécheur de Galilée». Sa décision surprenante (habituellement en début de pontificat, les papes se rendent d’abord à Saint-Jean-de-Latran pour prendre possession de la cathédrale de Rome), avait manifestée son intérêt pour cette basilique et pour l’apôtre des gentils.
La basilique saint-Paul hors-les-Murs est le lieu de rassemblement oecuméniques où se tient chaque année la célébration conclusive de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. C’est là que Jean XXIII, âgé de 77 ans, avait annoncé le 25 janvier 1959 un synode diocésain pour Rome et le Concile oecuménique Vatican II. C’est là aussi que Jean Paul II, au cours de son homélie du 25 janvier 1986, lança une invitation à toutes les religions à l’occasion de l’année mondiale de la paix, pour promouvoir une réunion spéciale de prières à Assise. En outre, la porte sainte de cette basilique fut ouverte à six mains le 25 janvier 2000, par le pape, l’archevêque orthodoxe envoyé par le Patriarcat de Constantinople et le Primat de Canterbury de l’Eglise anglicane. (apic/imedia/ar/vb)