Rite extraordinaire: sept nouvelles préfaces eucharistiques
Par le décret Quo magis du 22 février 2020, pas moins de sept nouvelles préfaces eucharistiques vouées à enrichir le rite extraordinaire ont été approuvées, a communiqué la Congrégation pour la doctrine de la foi le 25 mars 2020. Un second décret promulgué à la même date permet l’introduction des saints canonisés après 1960 dans le missel de la messe dite de saint Pie V.
En 2007, Benoît XVI publiait le motu proprio Summorum Pontificum visant à l’unité de l’Eglise après les vives querelles liturgiques des années post-conciliaires. Par ce texte, il autorisait largement la célébration de la messe dite de saint Pie V. A cette occasion, par le biais d’une Lettre apostolique aux évêques accompagnant ce motu Proprio et afin d’enrichir la liturgie du rite extraordinaire, il avait confié à la commission pontificale Ecclesia Dei le soin d’étudier la possibilité d’ajouter de «nouvelles préfaces» dans le missel de 1962.
Utilisés dans des «circonstances exceptionnelles»
Quelque 13 années après Summorum Pontificum, le fruit du travail de cette commission pontificale est présenté: sept nouvelles préfaces eucharistiques ont été approuvées par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Quatre d’entre elles ont été tirées de préfaces présentes dans le missel de Paul VI, mais s’inspirent de sources liturgiques antiques, alors que trois d’entre elles étaient pour leur part «déjà en usage dans certains lieux», dans des diocèses français et belges.
Ces textes pourront être utilisés dans des «circonstances exceptionnelles», est-il cependant noté: pour des fêtes de saints, des messes votives ou des célébrations ad hoc, sans introduire de changement dans la célébration du «temporal», temps liturgique englobant le temps ordinaire et le cycle de Noël et de Pâques. Ce choix entend en effet préserver «l’unanimité de sentiments et de prière qui convient à la confession des mystères du Salut célébrés dans ce qui constitue la structure fondamentale de l’année liturgique», est-il expliqué dans le communiqué.
Une préface pour souligner le don du martyre
Sur ces sept préfaces, deux d’entre elles, celles des Anges et de saint Jean-Baptiste, donneront un «éclat plus grand et plus juste» à des personnages majeurs dans l’histoire du Salut, est-il précisé. La préface de Martyribus permettra quant à elle de souligner le «caractère éminent du don du martyre». Les autres préfaces désormais étendues à «tous ceux qui célèbrent l’Usus Antiquior” s’intitulent Dedicatione ecclesiæ, de Omnibus Sanctis et Sanctis Patronis et de Ss.mo Sacramento.
Enfin, la préface Nuptiis, jusqu’ici en usage dans les messes pro Sponsis (de mariage) et déjà adoptée dans la forme ordinaire, peut désormais être utilisée dans la forme extraordinaire. L’usage de ces nouvelles préfaces, peut-on encore lire, reste une faculté ad libitum, c’est-à-dire optionnelle. De plus, le décret ne supprime pas les concessions éventuelles de préfaces propres faites dans le passé.
Un décret pour intégrer les saints les plus récents dans la liturgie
Par un second décret, en date du 22 février 2020, Cum sanctissima, la Congrégation pour la doctrine de la foi a intégré les saints les plus récemment canonisés. La forme extraordinaire se fondait jusqu’à présent sur le martyrologe du 26 juillet 1960. Ce décret décrit en outre les dispositions selon lesquelles la célébration de ces saints pourra être organisée, ces dispositions restant «facultatives». Le décret s’achève avec une liste de 70 fêtes dont la célébration ne peut jamais être empêchée par ces dispositions. (cath.ch/imedia/cg/rz)