Revue 'choisir': l'exil et les origines
Pour son trimestriel d’avril-juin 2017, la revue des jésuites de Suisse romande choisir ouvre ses colonnes aux complexes thématiques de l’exil et des origines.
Exils et origines. Deux mots pour résumer la complexité du monde. La transhumance des êtres. L’éternel recommencement de vies déracinées de gré ou de force. «Partir, c’est mourir un peu», dit le poète. C’est aussi l’espoir de renaître. Ailleurs. Seuls ou par nation entière, les hommes ont pris la route. «L’événement central raconté par la Bible juive est la migration du peuple d’Israël au début de son existence», rappelle le bibliste Adrian Schenker. De tout temps, les peuples ont ainsi migré, avec pour quête se construire un avenir, se protéger du pire. Il faut savoir tendre l’oreille pour en comprendre le sens
Qui dit exil, dit terre d’accueil. Le graal a bien souvent pour le migrant un goût amer. Si l’histoire démontre sans équivoque que «l’immigration est une composante intégrante du passé et du devenir suisse» (Silvia Arlettaz), notre petit pays ne le reconnaît parfois que du bout des lèvres (Michael Gallagher). Alors que d’autres n’hésitent pas à clamer haut et fort (Hubert Prolongeau), à grand coups de murs, vous n’entrerez pas !
Et si nous changions radicalement de point d’observation? proposent Johan Rochel et Jean-Claude Mettraux. Si vous aviez accès à la diversité du monde, avant de naître quelque part, ne revendiqueriez-vous pas davantage d’équité ?
Les origines
«Etre né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard», dit la chanson. Reste que les origines, quelle qu’elles soient, ont ceci en commun: elles laissent des traces. Parfois une simple mélodie, parfois une cicatrice, une nostalgie… (Silvia Ricci Lempen, Germno Zullo) Elles font partie de notre définition, de notre richesse et de notre diversité individuelle et collective. Tout ce qui nous constitue a pour origine un temps et un lieu donné. Les hommes comme leurs histoires et leurs croyances. (cath.ch/com/mp)