La résidence papale de Castel Gandolfo ouvre ses portes au public
Les appartements privés du palais pontifical de Castel Gandolfo, situé à une trentaine de kilomètres de Rome, ont ouverts leurs portes aux visiteurs le 22 octobre 2016. Un lieu chargé d’histoire qui raconte plusieurs siècles de la vie de l’Eglise.
A partir du 22 octobre, le visiteur découvrira un univers secret car depuis 1626 – date du 1er séjour papal à Castel Gandolfo par Urbain VIII (1623-1644) – jamais le public n’avait pu entrer dans l’intimité des souverains pontifes, celle des appartements privés situés au 2e étage de la résidence d’été.
Encadré par les hallebardes de la Garde suisse pontificale et par les statues de saints Pierre et Paul, le visiteur accède aux appartements après un long escalier et découvre successivement les salles d’apparat – celle du Trône et celle du Consistoire – le bureau du pape, et celui de son secrétaire particulier.
La visite atteint son point d’orgue avec la chambre papale, où l’on pénètre dans l’intimité des souverains pontifes. Une chambre pourtant simple, offrant une vue sur le lac d’Albano. Egalement dépouillée, la chapelle privée en impose avec deux fresques entourant l’autel surmonté lui-même d’une Vierge noire. Cette chapelle jouxte la chambre et marque la fin du parcours.
Urbain VIII se fait construire une villa d’été
Accroché aux collines du lac d’Albano, le petit village de Castel Gandolfo est, depuis l’Antiquité, apprécié pour la douceur de son climat, particulièrement en été. L’empereur Domitien fut le premier à y construire une villa, l’Albanum Domitiani, de plus de 14 km2 au 1er siècle.
Au 13e siècle, la famille génoise des Gandolfi fait bâtir une forteresse carrée, sur des vestiges antiques. La propriété passe ensuite aux mains des Savelli qui la conservent pendant près de trois siècles. En 1596, le pape Clément VIII (1592-1605) fait annexer le palais Gandolfi-Savelli, au motif d’une dette familiale. En 1604, un décret confirme le domaine comme inaliénable au Saint-Siège.
Urbain VIII (1623-1644) fait ensuite ériger une villa tout à côté de la forteresse Gandolfi. Et inaugure, en mai 1626, le premier séjour papal à Castel Gandolfo. Le Bernin se voit confier de multiples tâches d’embellissement.
Une vingtaine de vaches laitières
Contrairement à ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI, le pape François est peu enclin à séjourner à Castel Gandolfo, préférant rester dans ses appartements de Sainte-Marthe au Vatican pendant la période estivale. En mars 2014, le souverain pontife décide donc d’ouvrir au public une partie des jardins de Castel Gandolfo.
Ces derniers avaient été réaménagés après les accords du Latran en 1929, respectant la disposition en terrasses de l’Antiquité, ainsi que l’observatoire astronomique, installé près de la ferme de 20 hectares construite sous le pontificat de Pie XI (1922-1939).
Aujourd’hui, une vingtaine de vaches laitières assurent une production de 500 à 600 litres de lait par jour, vendue au supermarché du Vatican, l’Annona. L’huile provenant des oliviers, les 200 œufs pondus par jour, les fruits du verger, les légumes du potager sont envoyés tous les jours au Vatican. Les fleurs cultivées sous serre permettent d’orner les jardins. Quelque 400 poulets côtoient les bœufs, les moutons ou encore les ruches d’abeilles.
En septembre 2015, la Galerie des pontifes a été aménagée au premier étage du palais pontifical à l’occasion de son ouverture. A noter l’exposition de 51 portraits de papes, couvrant 500 ans d’histoire de l’Eglise jusqu’aux trois grands tableaux contemporains représentant Jean-Paul II (1978-2005), Benoît XVI (2005-2013) et le pape François. Quelques curiosités sont également exposées comme des chaussons utilisés par le pape Clément VII (1523-1534) ou encore la chaise à porteurs du pape Pie IX (1846-1848).
Pour découvrir les appartements privés, ainsi que la Galerie des pontifes et une partie des jardins, les visiteurs doivent réserver leur billet sur le site internet des Musées du Vatican, ou les acheter directement à la billetterie du palais pontifical de Castel Gandolfo. Les lieux sont accessibles du lundi au vendredi en continu et le samedi après-midi. (cath.ch-apic/imedia/mfa/mp)