Réouverture de l'Eglise orthodoxe bulgare d'Istanbul après rénovation
L’église orthodoxe bulgare de Saint Etienne, à Istanbul, a rouvert ses portes le 7 janvier 2018 après sept ans de travaux de restauration. Pour les observateurs, la réouverture de cet édifice est un signal de la volonté du gouvernement turc de se rapprocher de l’Union europénne dont la Bulgarie assume la présidence en 2018.
Construite par la communauté bulgare au XIX° siècle, sur la Corne d’Or, l’église Saint Etienne est également connue sous le nom d’église de fer. Elle est une des rares églises au monde dont la structure portante est constituée principalement de métal. Sa restauration, qui a débuté voici sept ans et a coûté 16 millions de dollars, a été cofinancée par la municipalité d’Istanbul et par le gouvernement bulgare.
Le cérémonie a été présidée par le patriarche orthodoxe de Bulgarie, Neofit accompagné du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le premier ministre bulgare, Boyko Borisov, étaient présents.
Redéfinition des rapports entre la Turquie et l’Union européenne
Les médias turcs présentent l’événement comme un emblème de la campagne gouvernementale visant à rendre leur place aux églises et synagogues historiques présentes sur le territoire national. Au cours de ces dix dernières années, selon les données fournies par les sources officielles turques, ont été lancées et en grande partie achevées, au travers de la Direction générale des Fondations, les restaurations de 14 églises et synagogues, et ce malgré la baisse du nombre des visiteurs chrétiens et juifs provenant de l’étranger. Parmi les lieux de culte restaurés, figurent la grande synagogue d’Edirne, l’église Saint Nicolas sur l’île de Gökçeada, en mer Egée et l’église grecque orthodoxe Saint Georges d’Istanbul.
La réouverture de l’église de fer est également lue par les observateurs à la lumière d’un possible processus de redéfinition des rapports entre la Turquie et l’Union européenne. «Laissons tomber l’hypocrisie sur le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE» a affirmé voici quelques jours le premier ministre bulgare, Boyko Borisov, ajoutant que «ce qu’il y a de mieux à faire est de s’asseoir et de faire un accord spécial entre la Turquie et l’UE». (cath.ch/fides/mp)