Bulle : Semaine des religions 2012
Rencontre interreligieuse en Gruyère
Bulle, 6 novembre 2012 (Apic) Dans le cadre de la Semaine des religions, le Collège du Sud à Bulle ouvrait ses portes à une exposition des religions et à une rencontre organisée par le groupe interreligieux de la Gruyère. Une centaine de personnes se sont retrouvées le 5 novembre 2012 pour découvrir les présentations de l’hindouisme, du bouddhisme, du judaïsme du christianisme et de l’islam.
La présentation des cinq espaces illustrant les grandes traditions religieuses a été assurée par des croyants vivant en Suisse romande, la majorité en Gruyère. Parmi eux un hindou Sri-lankais, un bouddhiste tibétain, un musulman breton, pour l’espace juif une protestante parlant l’hébreu et pour le christianisme, un diacre protestant.
La soirée s’est déroulée sur le thème «Vivre ensemble» avec une série de témoignages donnant l’occasion de soulever des questions qui occupent l’actualité du dialogue interreligieux. Ainsi par exemple les difficultés pour un couple islamo-chrétien en situation de rupture vis-à-vis d’une famille musulmane et qui choisit de baptiser ses enfants par souci d’intégration à la culture religieuse au pays de Fribourg. Les valeurs du dialogue ont été abordées par le biais du rôle de la prière, faisant référence à l’expérience du rassemblement convoqué à l’initiative du pape Jean-Paul II à Assise en 1986.
Surmonter les préjugés et les peurs
D’autres apports encore avec la force du témoignage quand il se vit en toute discrétion dans le service des plus pauvres, comme se fut le cas de cette infirmière suisse, membre des Focolari, engagée durant 17 ans au Moyen Orient. Témoin du drame que vivent les tibétains face au régime chinois, le bouddhiste a montré du doigt cette autre ›religion’ qui est celle du profit et de l’argent.
Par petits groupes, les échanges ont ciblé quelques exigences du dialogue interreligieux avec ses valeurs du respect, de l’amitié et de l’ouverture aux autres afin de conjurer les peurs, les préjugés et autres amalgames qui sont les fruits d’une méconnaissance. Il ressort un point fort avec la question posée par une musulmane sur la nécessaire approche scientifique des textes fondateurs des religions. Une interpellation qui concerne toutes les traditions religieuses dites «du Livre».
Animée par le journaliste Raphaël Pasquier, la rencontre a mis en perspective les enjeux politiques et sociaux du rôle des religions comme espace d’objection face à une société dominée par la compétitivité et l’individualisme, face à la montée des courants identitaires qui poussent au repli sur soi et à la peur des étrangers dans un monde en crise. (apic/rp/mp)
