France: Séminaire Farel à Paris
Religions à la TV: l’offre et l’impact des nouvelles chaînes
Paris, 20 octobre 2011 (Apic) Des professionnels des émissions religieuses télévisées se sont réunis à Paris pour le Séminaire Farel, du 17 au 19 octobre 2011. Cette rencontre internationale, organisée par l’association Prix Farel avec le Comité français de Radio-Télévision (CFRT), a permis de se confronter aux nouveaux modes de consommation médiatiques et aux attentes du public en matière de couverture du fait religieux.
Les émissions religieuses vont-elles bientôt produire des webs documentaires? La question est posée, car de nouvelles formes d’écriture visuelle commencent à se propager chez les professionnels de l’image et de l’Internet. Ces «webs docus» ont, en tout cas, alimenté les conversations de la quarantaine de participants au Séminaire Farel.
Des Français, des Belges, des Italiens et des Suisses, attachés à la place des religions à la télévision, ont eu l’occasion de percevoir les nouvelles tendances audio-visuelles. Et leur réflexion a été nourrie par les perspectives dressées par des responsables de France 2, ainsi que des professionnels de l’image. Le séminaire a ainsi pleinement justifié son rôle de plateforme de débat, grâce au programme établi par le Comité français de la Radio-Télévision (CFRT), producteur du «Jour du Seigneur», dirigé par le dominicain Philippe Jeannin.
Informations rassurantes du côté des audiences
La consommation augmente partout dans le monde et la télévision sait toujours rassembler autour de grands événements (JMJ, mariage princier, etc.). Mais de nouvelles habitudes apparaissent: prolongement des émissions TV sur des sites Internet dédiés (directement en lien avec l’émission, ndlr), existence du «second écran» – un téléphone mobile ou un IPad -, atomisation de la consommation télévisuelle désormais possible en tout lieu et en tout temps.
Cette multiplication des supports pose néanmoins question. Si un «mobinaute» (utilisateur d’un smartphone) peut facilement télécharger des images, le contenu des émissions reste déterminant. Sur le plan formel, l’écriture et la scénarisation doivent se renouveler, les professionnels en sont conscients. D’où l’idée de ces webs documentaires, petits films où le consommateur joue un rôle actif. L’interactivité permet de créer un parcours de visualisation personnel sur son ordinateur ou sur la télévision connectée, futur poste où la télévision et l’ordinateur ne feront plus qu’un.
Toutefois, le séminaire Farel a dû se rendre à l’évidence. Le modèle économique de ces nouveaux médias (ou «transmédias») n’est pas encore trouvé. D’autant que l’usage de plusieurs supports en même temps se répand: s’asseoir devant sa TV tout en regardant son téléphone mobile. La télévision interactive est en marche. Les émissions religieuses sauront-elles en bénéficier? Un vaste chantier s’est ouvert, à la satisfaction de tous les participants.
Encadré
Le réformateur Guillaume Farel (1489-1565), associé à Jean Calvin, a marqué la ville de Neuchâtel. Et c’est à Neuchâtel qu’est le siège de l’association Farel. Présidée par le pasteur Cédric Nemitz, producteur de l’émission «Faut pas croire» sur la TSR, elle veut apporter «un appui à la créativité et à la qualité des émissions à thématique religieuse». En ce sens, elle organise tous les deux ans, dans la ville du bord du lac, un Festival international du film à thématique religieuse. Y prennent part les professionnels du monde francophone L’année «sans films», comme en 2011, est consacrée à la réflexion sous forme d’un séminaire. En 2009, c’est Internet qui avait servi de fil conducteur lors de la rencontre organisée à Florence en Italie.
Le prochain Prix Farel, avec concours entre courts, moyens et longs métrages, aura lieu en octobre 2012 à Neuchâtel. (apic/ccrt/bl/ggc)