Reconnaissance d’un miracle par l'intercession de Marie Rivier
Le pape François a autorisé le 13 décembre 2021 la promulgation par la Congrégation pour les causes des saints d’un décret reconnaissant un miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse Marie Rivier, fondatrice de la communauté des Sœurs de la Présentation de Marie (1768-1838). Cette reconnaissance ouvre la voie à sa canonisation.
D’après Vatican News, le miracle attribué à l’intercession de Marie Rivier a eu lieu en 2015 aux Philippines. Il concerne la guérison d’une nouveau-née souffrant d’un «hydrops embryo-fœtal généralisé précoce non immunologique». Contactées par I.MEDIA, ni la Congrégation pour les causes des saints ni la communauté religieuse n’ont pour le moment donné plus de détails sur ce miracle.
Marie Rivier est née le 19 décembre 1768 à Montpezat-sous-Bauzon (Ardèche) et est morte à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), le 3 février 1838. Jean Paul II l’avait béatifiée le 23 mai 1982.
La foi chevillée au corps, la religieuse du diocèse de Viviers en Ardèche fonda sa congrégation au temps de la Révolution française, alors que nombre d’ordres monastiques venaient à être dissous et les religieux dispersés.
«Si tu ne veux pas me guérir, je vais bouder»
Enfant très vive, la future sainte est victime d’un incident en avril 1770, alors qu’elle est âgée d’à peine 16 mois: elle tombe du lit, se blessant gravement à la hanche. Devenue infirme après sa chute, elle n’a de cesse pendant quatre ans de supplier la Vierge Marie de la guérir, en se recueillant devant une statue de la Pietà.
S’adressant à la «femme de la chapelle», peut-on lire dans sa biographie publiée par sa communauté, «elle prie, supplie, tente le chantage: je te promets… si tu me guéris, je t’apporterai une robe, un chapeau, tu dois avoir froid… si tu ne veux pas me guérir, je vais bouder…».
Marie Rivier parviendra à marcher, toutefois elle restera d’une santé fragile. En revanche, ses heures de prière ont semé en elle un grand amour pour Jésus. Dès son enfance et malgré son handicap, elle est passionnée par l’éducation des enfants, souhaitant surtout leur enseigner «à aimer Dieu».
Dédiée à l’éducation des enfants
«Si tu me guéris, je t’amènerai des enfants, je leur ferai l’école», a-t-elle promis à la Sainte Vierge. Malgré les hostilités dont elle fait l’objet dans un contexte anticlérical, elle fonde le 21 novembre 1796 les Sœurs de la Présentation de Marie, dédiées à l’éducation des enfants et des jeunes, spécialement des plus pauvres et délaissés. «La bonne semence que vous jetez dans leur cœur profitera en son temps, j’en ai l’expérience… ayez donc bon courage…», répète-t-elle à ses sœurs.
Elle crée de nombreuses écoles de campagne et anime des missions et des retraites spirituelles. Lorsqu’elle meurt à 69 ans, Marie Rivier a fondé 141 écoles dans 14 diocèses et plus de 350 sœurs l’ont rejointe pour continuer son œuvre. Aujourd’hui, les Sœurs de la Présentation de Marie sont 988 dans le monde, réparties dans 18 pays. (cath.ch/imedia/ak/hl/rz)
Miracles et vertus héroïques
Outre la reconnaissance du miracle attribué à l’intercession de Marie Rivier, le pape François a autorisé, le 13 décembre 2021, la promulgation par la Congrégation pour les causes des saints de décrets reconnaissant un autre miracle, ainsi que les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu.
L’autre miracle a été attribué à l’intercession de la vénérable Sœur Maria Carola Cecchin (née Fiorina). Cette religieuse italienne a été active dans la mission au Kenya, au début du XXe siècle. Selon Vatican News, le miracle attribué à son intercession concerne un enfant de Meru, au Kenya, qui aurait repris vie après une absence prolongée de signes vitaux à sa naissance. Avec la reconnaissance de ce miracle sœur Maria Carola pourra être prochainement béatifiée, probablement lors d’une célébration dans le diocèse de Turin, où sa cause a été ouverte.
Les vertus héroïques des quatre serviteurs de Dieu suivants ont été reconnues: le prêtre italien Bernardo Sartori (1897-1983), missionnaire en Ouganda; la religieuse polonaise Marie-Marguerite du Cœur de Jésus agonisant dans le jardin de Gethsémani (1896-1966); le capucin italien Carlo Maria da Abbiategrasso (1825-1852); le prêtre et théologien espagnol Andrea Garrido Perales (1663-1728). IC