Une projection de la cour de la future caserne de la Garde suisse au Vatican | © Durisch + Nolli
Suisse

Recherche de fonds suspendue pour la caserne de la Garde suisse

L’objectif de 50 millions de francs nécessaires à la reconstruction de la caserne de la Garde suisse est quasiment atteint, communique le président de la Fondation pour la rénovation de la Caserne de la Garde suisse. La collecte de fonds est donc suspendue momentanément en attendant le budget définitif de ce chantier de grande envergure.

«Nous la reprendrons [la collecte] lorsque nous serons en possession d’un budget définitif couvrant un projet final et adapté aux réalités actuelles des coûts de construction», indique Jean-Pierre Roth dans le dernier bulletin d’information sur la rénovation de la caserne de la Garde Suisse.

Le président de la fondation estime que la pause dans la recherche de fonds pour financer le chantier de rénovation est nécessaire, «car nous tenons à approcher nos donateurs avec des chiffres solidement établis». A fin mars 2024, le niveau des dons et des promesses de dons s’élevaient à 48,6 millions de francs, dont 5 millions de francs versés par la Confédération.

Inflation forte en Italie

Jean-Pierre Roth dit craindre que l’inflation de ces dernières années en Italie ne grève le budget de 2020 et que des rallonges soient nécessaires. L’inflation en Italie a en effet atteint 8,1% en 2022 et 5,7% en 2023. Les précédents devis devront être revus à la hausse.

Le Vatican avait donné son feu vert au projet de rénovation du bâtiment le 17 juin 2018. Une démarche rendue nécessaire par le fait que, depuis sa construction au début du 19e siècle, la caserne n’avait jamais fait l’objet d’une rénovation complète. Elle ne répond aujourd’hui plus aux standards actuels, ni en termes de conditions de logement et de vie, ni en termes de durabilité et d’écologie.

Les travaux permettront aussi de répondre aux besoins liés à la prochaine augmentation des effectifs de la Garde, passant de 110 à 135 hommes. Ces travaux ont été confiés au bureau tessinois d’architectes Durisch et Nolli de Massagno et le cabinet bâlois Schnetzer-Puskas.

Chantier reporté

L’ouverture du chantier, initialement prévue en 2023, a été reportée à 2026, soit après l’Année sainte 2025 durant laquelle, selon l’avis du Vatican, l’ouverture d’un chantier important peut difficilement être envisagée.

Le cardinal Pietro Parolin indiquait fin 2021 que la mise en œuvre du projet dépendait de l’accord de diverses commissions internes au Vatican et de l’UNESCO, la cité du Vatican étant inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Il a fallu également ajouter à la procédure, relativement lourde, les contacts nécessaires avec l’Italie pour régler les questions de voisinage et des travaux préparatoires à l’organisation du chantier. L’UNESCO a finalement donné son accord fin 2023.

Portion finale de la Via Francigena

Jean-Pierre Roth avait insisté sur l’aspect écologique de la rénovation de la caserne qui sera effectuée selon les standards suisses. «Le cabinet d’architecte a beaucoup insisté sur cet aspect-là», a-t-il souligné, évoquant la suppression à termes de la climatisation, l’installation de pompes à chaleur, de panneaux solaires et un meilleur traitement de l’eau, notamment en termes de récupération. 

Un autre volet de la rénovation comporte l’ouverture de la portion finale de l’antique Via Francigena – chemin de pèlerinage allant de Cantorbéry jusqu’à Rome et passant notamment par l’abbaye de Saint-Maurice, en Valais. Elle doit permettre aux pèlerins de cheminer à l’intérieur de la caserne, en suivant le tracé originel, pour rejoindre la place Saint-Pierre. (cath.ch/com/bh)

Une projection de la cour de la future caserne de la Garde suisse au Vatican | © Durisch + Nolli
30 mai 2024 | 17:35
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
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