Genève: Des organisations ecclésiales souffrent des fluctuations monétaires
Recettes en euros ou dollars, dépenses en francs suisses
Genève, 2 septembre 2011 (Apic) La force du franc suisse ne fait pas le beurre des organisations ecclésiales internationales basées à Genève. Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) mais également la Fédération luthérienne mondiale (FLM) et la Communion Mondiale d’Eglises Réformées (CMER) sont touchés par la baisse de l’euro et du dollar.
L’euro est actuellement au cours de 1,14 frs. En avril il était encore à 1,30 frs. Or, les recettes des organisations internationales basées à Genève sont la plupart du temps encaissées en euros ou en dollars. Mais les dépenses sont calculées en francs suisses. Ce qui amène inexorablement à une perte financière.
C’est notamment le cas de la Communion Mondiale d’Eglises Réformées, qui regroupe 80 millions de chrétiens issus de 230 Eglises membres dans 108 pays. Comme l’explique son secrétaire général, le Ghanéen Setri Nyomi, près de 80% des entrées financières s’effectuent en monnaie étrangère. Mais 90% des sorties s’effectuent en francs suisses. Selon lui, un appel à la générosité des Eglises membres et des communautés constitue la seule solution pour combler le découvert. La CMER a également demandé aux Eglises hors de l’Europe et de l’Amérique du Nord de verser leur contribution en francs suisses. Les réactions sont jusqu’à présent plutôt positives, mais cette mesure ne touche pas les plus gros contributeurs, issus des pays du Nord. Devant cette situation, la question d’un déplacement du siège de la CMER dans un autre pays se pose depuis un certain temps.
Un million de perte à la Fédération luthérienne mondiale
La Fédération luthérienne mondiale est également touchée par les fluctuations des cours monétaires. Selon son directeur du Bureau financier et administratif, le Finlandais Pauli Rantanen, la baisse de l’euro et du dollar provoque une perte supplémentaire d’un million de francs par rapport au plan financier 2012 adopté en juin dernier, qui prévoyait déjà un déficit de 400’000 francs. Il est envisagé d’éponger une partie de cette parte à l’aide d’un projet de recherche de fonds. Mais si cela ne suffit pas, certains programmes pourraient être interrompus ou voir leur leur coût baisser. La FLM compte 70 millions de chrétiens dans 145 Eglises membres, issues de 79 pays.
Le COE, qui représente 560 millions de chrétiens dans plus de 110 pays, souffre également des cours du change. Selon Hielke Wolters, responsable des programmes et du budget au Secrétariat général, il est cependant difficile d’établir un pronostic pour ces prochains mois. Personne ne peut savoir quand le rapport entre l’euro et le franc suisse se stabilisera. Par ailleurs, les contributions des Eglises membres sont versées à différents moments durant l’année et sont très dépendants des variations monétaires. Mais il est vrai que depuis le rapport financier de février 2010, les entrées sont moins élevées que ce qui était mis au budget. Il a donc fallu envisager des mesures de réduction sur tous les programmes. Cela est plus facile pour le COE que pour d’autres organisations internationales, estime Hielke Wolters. Car beaucoup d’activités sont menées sur place d’abord avec le soutien et la solidarité des Eglises membres et d’autres organisations œcuméniques. Il n’y a donc pas lieu de céder à la panique. Une réduction du personnel du COE n’est pas envisagée actuellement. (apic/kna/gs/bb)