RDC: Le nonce apostolique dénonce la situation humanitaire au Kasaï Central
Mgr Luis Mariano Montemayor, nonce apostolique en République Démocratique du Congo (RDC) a dénoncé le 12 septembre 2017, la situation humanitaire catastrophique au Kasaï Central. Selon lui, le risque d’une famine généralisée est bien réel.
Le représentant du pape a mené une tournée, du 7 au 12 septembre, dans cette vaste province de 2,9 millions d’habitants, en compagnie du président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Marcel Utembe, évêque de Kisangani.
Depuis juin 2016, le Kasaï Central est confronté à des violences meurtrières qui ont fait plus de 3’000 morts et près de 1,5 million de déplacés. Dans une interview à Radio Okapi, financée par l’ONU, Mgr Montemayor a déploré que l’aide humanitaire destinée aux populations de la province ne soit toujours pas arrivée dans la région.
Depuis deux mois, les enfants qu’il a visités dans les centres de nutrition, dirigés par des sœurs et des prêtres, n’ont reçu de la nourriture qu’une fois tous les deux jours. Pour ceux qui vivent en brousse, loin de ces centres, les conditions sont encore bien plus graves. Le manque de sécurité empêche les paysans d’aller aux champs pour la troisième année consécutive. «Nous aurons une famine comme jamais cette région n’en avait connue», a-t-il averti.
Réponse humanitaire de l’Eglise
L’Eglise catholique tente d’apporter une réponse à la crise humanitaire au Kasaï Central, a expliqué le nonce. Les cinq centres de nutrition visités sont financés directement par le pape depuis trois mois. Le pape a aussi promis de convoquer le secrétariat en charge des urgences humanitaires et Caritas Internationalis, afin d’élaborer un plan d’assistance humanitaire et de développement pour le Kasaï.
Sur le plan politique, le pape est «attristé par une certaine distance que l’on perçoit entre la classe politique et son peuple» dans le pays, a souligné Mgr Montemayor. «Je n’ai pas senti la classe dirigeante du Kasaï, de quelque parti politique qu’elle soit, s’engager autant, en lançant un cri pouvant mobiliser la solidarité des Congolais», a-t-il fait remaquer. Le prélat a par ailleurs exclu en l’état une visite pastorale du pape au Congo, au moins avant la tenue d’élections et la pacification du pays. (cath.ch/ibc/mp)