RDC: les évêques du Kasaï soutiennent le nouveau président Tshisekedi
Les évêques du Kasaï, au centre-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), ont exprimé leur soutien au nouveau président Félix Tshisekedi. Ils ont salué la «première alternance démocratique au sommet de l’Etat par les urnes», depuis l’indépendance du pays, en 1960.
Felix Tshisekedi, qui a remporté l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, est lui-même originaire de cette immense province de 58’368 km2 pour plus de 2 millions d’habitants. Il a succédé à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, après l’assassinat de son père, Laurent Désiré Kabila. L’Eglise catholique a contesté les résultats officiels de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) proclamant la victoire de Tshisekedi. Elle a cependant envoyé un représentant à son investiture, jeudi 24 janvier 2019: l’abbé Georges Kalenga, deuxième secrétaire général-adjoint de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Les évêques ont ainsi fait démentir des rumeurs de boycott de la cérémonie.
Rôle majeur de l’Eglise
La CENCO a joué un rôle majeur dans le processus électoral, ainsi que dans la gestion de la crise politique en RDC, depuis la fin, en novembre 2016, du dernier mandat de 5 ans du président Joseph Kabila. Sa médiation a permis aux forces politiques du pays de conclure, le 31 décembre 2016, un accord de transition politique, grâce auquel Joseph Kabila n’a pu rester au pouvoir que jusqu’à l’installation de son successeur élu.
Etape dans le rêve démocratique
Si la CENCO a émis des réticences face à l’élection de Felix Tshisekedi, les prélats du Kasaï lui ont pleinement affiché leur soutien. Réunis en session extraordinaire à Kananga, chef-lieu de la province, du 25 au 26 janvier 2019, les membres de l’Assemblée épiscopale provinciale de Kananga (ASSEPKA) ont rendu hommage à «tous les artisans des temps nouveaux». «Leur combat, leurs sacrifices et leur volonté politique ont rendu possible cette passation pacifique de pouvoir» entre le président sortant et le président entrant, se sont-ils réjouis dans leur déclaration finale. L’avènement de Felix Tshisekedi au pouvoir serait ainsi «une étape dans la réalisation du rêve de démocratie et de progrès social de tout le peuple congolais».
Les prélats ont exprimé leur souhait de voir se réaliser «le rêve d’une vraie réconciliation nationale, dans le respect des victimes et l’équité». (cath.ch/ibc/rz)