RDC: la profanation des lieux de cultes chrétiens se poursuit
Les profanations de lieux de cultes et de sépultures chrétiens, déjà dénoncés en août, s’est poursuivi au mois de septembre 2021 en République démocratique du Congo (RDC), suscitant une inquiétude des prêtres et des fidèles.
Le 2 août dernier, le clergé congolais s’était ému d’une série d’actes de vandalisme contre l’Église, ayant cours depuis le mois d’avril. La semaine dernière, des églises catholiques et une église protestante ont été saccagées dans les provinces du Kasaï, au centre, du Grand Katanga, au sud-est, et du Kongo central, à l’extrême sud-ouest. Des tombes de religieux protestants ont aussi été endommagées.
Dans la nuit du 23 au 24 septembre dernier, des hommes armés ont envahi une mission protestante à Mukubungu, à l’ouest du pays. Ils y ont détruit des tombes où sont notamment enterrés des missionnaires suédois, a rapporté Radio France internationale.
Vol d’objets sacrés
La semaine dernière, Mgr Fulgence Muteba, évêque de Lubumbashi, a fermement condamné la destruction de biens religieux dans des églises de son diocèse. Des inconnus y ont emporté des statues de la Vierge Marie et d’autres objets considérés comme sacrés.
«Je lance un cri de protestation contre des actes ignobles de profanation de grottes mariales dans ces deux paroisses de mon archidiocèse de Lubumbashi», a ajouté Mgr Muteba. L’évêque de Lubumbashi a estimé que ces actes sont de «nature à violer de manière flagrante, la liberté de croire et la liberté religieuse», qui font parties «des grandes libertés fondamentales reconnues» tant par la Constitution que par la communauté internationale. Il a invité les chrétiens, notamment les jeunes, à défendre les lieux de culte à tout prix, pour mettre fin à de tels actes.
La série de profanation des lieux de cultes chrétiens et de vols de biens religieux a lieu dans un contexte politique tendu autour du choix des membres la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Rien ne prouve toutefois que ces événements soient liés.
Conflit autour de la CENI
Les confessions n’arrivent en effet pas à s’entendre sur le choix du président de la Commission. Les six confessions religieuses ont retenu le candidat officiel: Denis Kadima, de la société civile, (la loi congolaise du 11 juin dernier sur la CENI, précise que son président serait issu de la composante société civile-confessions religieuses), regroupée au sein de la Commission d’intégrité et médiation électorale (CIME).
L’Eglise catholique et l’Église du Christ au Congo s’opposent au choix de Kadima qu’elles accusent de «corruption», ajoutant que certaines confessions religieuses ont reçu des menaces si elles ne soutenaient pas le candidat de la majorité. Leur décision provoque un blocage des travaux.
Denis Kadima a rejeté ces allégations. Dans un communiqué rapporté le 6 octobre par le site congolais Actualité.cd, ses partisans ont demandé aux deux Eglises de «produire des preuves circonstanciées et les noms des corrupteurs et corrompus, pour faire éclater la vérité». (cath.ch/ibc/bh)