RDC: le futur successeur du cardinal Monsengwo opposé au président Kabila
Mgr Fridolin Ambongo Besungu, un opposant au président Kabila, succédera à terme au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Saint-Siège a annoncé le 6 février 2018 la nomination par le pape François d’un archevêque coadjuteur à Kinshasa. Mgr Fridolin Ambongo était jusqu’à présent archevêque de Mbandaka-Bikoro, au nord-ouest du pays, et vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Un archevêque ou évêque coadjuteur assiste l’évêque diocésain de la même manière qu’un évêque auxiliaire. Mais il jouit en outre du droit de succession. Lors de la vacance du siège épiscopal, lorsque le pape accepte la démission de l’évêque diocésain ou à la suite du décès de celui-ci, il devient archevêque ou évêque.
Mgr Ambongo
Agé de 58 ans, Mgr Ambongo est un religieux capucin. En tant que coadjuteur, il est appelé à épauler, avec droit de succession, le cardinal Monsengwo, archevêque de Kinshasa depuis 2007. Créé cardinal par Benoît XVI en 2010, Mgr Monsengwo est également membre du Conseil des cardinaux (C9) chargés d’assister le pape dans la réforme de l’Eglise. Agé de 78 ans, le prélat est depuis trois ans maintenu en poste au-delà de la limite canonique.
«Circonscription ecclésiastique complexe», comme l’affirme à l’agence d’information vaticane Fides le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, l’archidiocèse de Kinshasa compte environ 12 millions d’habitants, dont la moitié de catholiques. Il regroupe 143 paroisses, avec 239 prêtres et 4 séminaires. Outre une radio et une télévision catholique, il comprend également 500 écoles diocésaines.
70 groupes ethniques
Grande mégapole et capitale de la RDC, Kinshasa concentre également, selon le cardinal Filoni, «une multitude de problèmes humains, sociaux, politiques, religieux, pastoraux». Avec aussi une complexité supplémentaire liée à «l’hétérogénéité ethnique» – plus de 70 grands groupes ethniques.
La RDC est actuellement en proie à de violents troubles politiques liés au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Les catholiques ont pris la tête des manifestations depuis la fin décembre, même si l’épiscopat tente de se placer comme médiateur entre le gouvernement et l’opposition. Mgr Ambongo fait partie des évêques les plus opposés au président Kabila.
Le pape François a proclamé pour le 23 février prochain une journée de prière et de jeûne, en particulier pour la RDC et le Soudan du Sud. (cath.ch/imedia/ap/be)