RDC: les évêques mettent fin à leur médiation politique
Les évêques catholiques congolais ont annoncé, le 27 mars 2017, la fin de leur mission de médiation entre les forces politiques du pays. Ils ont admis leur échec à réconcilier le pouvoir et l’opposition.
Les prélats de République démocratique du Congo (RDC) menaient cette médiation depuis décembre 2016. Le but était de sortir le pays de l’impasse politique dans lequel il se trouve, suite à l’expiration du mandat du président Joseph Kabila, en novembre 2016. Les négociations avaient pourtant abouti, le 31 décembre, à la signature d’un accord sur le partage du pouvoir, la mise en place d’un régime de transition et le maintien au pouvoir du président Kabila jusqu’à fin 2017. Le document n’est cependant pas entré en vigueur. La deuxième phase de médiation (du 16 au 27 mars 2017) a été «loin de satisfaire la population», a déploré Mgr Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Il a souligné deux points de blocage majeurs: le mode de désignation du Premier ministre et la présidence du Conseil national de suivi des accords (CNSA).
L’inconscience de la classe politique
Mgr Utembi indique sur la page Facebook de la CENCO que les évêques ont constaté «un manque de bonne volonté politique» de la part des délégués. Ils en appellent à l’implication de Joseph Kabila pour la poursuite des discussions. Ils demandent également à la population de rester vigilante.
Le vice-président de la CENCO, Mgr Fridolin Ambongo, a déploré «les jeux d’intérêt partisans qui priment sur l’intérêt de la nation», rapporte le média Jeune Afrique, basé à Paris. «Il y a des petites questions qu’on pouvait facilement traiter qu’on fait traîner en longueur comme si la souffrance du peuple ne leur disait rien», a-t-il renchéri. Il a regretté qu’aujourd’hui, plus personne ne parle des élections.
Le prélat est très critique envers la classe politique, dont il pointe «l’inconscience et l’insensibilité par rapport à la gravité de la situation». Il fait notamment référence aux violences dans le Kasaï, au centre de la RDC, et dans l’est du pays. (cath.ch/ibc/com/ja/rz)