RDC: Des islamistes détruisent un dispensaire et tuent une religieuse
Les funérailles de Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, une religieuse médecin assassinée avec six autres personnes par des islamistes des ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit du mercredi à jeudi 20 octobre, à l’Est de la République démocratique du Congo, se sont tenues le 22 octobre 2022 à la cathédrale Mater Ecclesiae de Butembo.
La religieuse, membre de la congrégation de Petites sœurs de la Présentation de Notre Dame au Temple à Butembo-Beni, a perdu la vie lors de l’attaque par des hommes armés des ADF à Maboya, situé à une vingtaine de kilomètres de Butembo, au Nord-Kivu, alors qu’elle travaillait comme médecin au centre de santé rural de ce village.
Le corps de la religieuse a été retrouvé calciné, et six autres personnes ont été décapitées et brûlées. Une vingtaine de personnes auraient été enlevées pendant l’assaut: trois femmes enceintes, dix malades et dix membres du personnel de santé, dont potentiellement deux religieuses. Outre cet établissement de santé, les terroristes ont également pillé et détruit un hôpital protestant situé à un kilomètre et demi de la clinique de Maboya.
«L’horreur a plus que dépassé le seuil»
L’attaque a été menée par un groupe islamiste ayant prêté allégeance à l’État islamique (EI). Ce groupe opérant en Ouganda, en République démocratique du Congo (RDC) ainsi qu’au Mozambique, se fait appeler «branche de la province de l’État islamique en Afrique centrale» (en abrégé ISCAP). Un communiqué en arabe circulant sur les médias sociaux a revendiqué l’assaut sur Maboya au nom de l’ISCAP.
«Les mots nous manquent, tant est-il vrai que l’horreur a plus que dépassé le seuil», a déclaré l’évêque du diocèse de Beni-Butembo, Mgr Melchisédech Sikuli Paluku, dans un message de condoléances adressé à toute la population. La religieuse médecin a trouvé la mort dans sa chambre de garde, au Centre Sanitaire de Référence géré par le Bureau diocésain des Œuvres Médicales du diocèse de Butembo-Beni, incendié par les assaillants. L’évêque a fermement condamné l’attaque au cours de laquelle la religieuse et d’autres personnes ont perdu la vie à Maboya et dénoncé la prise en otage d’autres civils.
«Outre des personnes portées disparues, nous y déplorons également l’incendie d’une bonne partie du Centre de Référence de Maboya, sans mentionner des médicaments et matériels emportés», écrit Mgr Sikuli.
«Tuée en plein service»
La communauté médicale de Butembo s’indigne de l’assassinat du docteur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki «tuée en plein service» au centre de santé rural de Maboya, par des bandes «de hors-la-loi sans foi ni loi qui endeuillent la partie Nord de la province du Nord-Kivu». Les médecins se plaignent aussi de «l’indifférence de tous les services de sécurité chargés de veiller à la sécurité de personnes et de leurs biens, en ce temps crucial de l’Etat de siège». (cath.ch/radiookapi/radiomoto/be)