RDC: 41'000 observateurs de l’Eglise catholique pour les élections
L’Eglise catholique de la République Démocratique du Congo (RDC) a déployé 41’000 observateurs pour les élections générales du 30 décembre 2018. C’est la plus grande mission d’observation électorale présente dans le pays.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), à Berne, a confirmé au correspondant de cath.ch à Dakar, au Sénégal, que la Suisse, avec d’autres partenaires, a apporté son soutien à la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). L’Eglise catholique a déployé 41’000 observateurs sur le territoire.
Pour le reste, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui organise et finance les élections, de manière indépendante, en RDC, a rejeté toute offre de la communauté internationale. Seule la mission Mission de stabilisation des Nations-Unies en RDC (MONUSCO) fournit un soutien «technique limité».
Le peuple présent au rendez-vous
Dans un communiqué publié à la mi-journée, la CENCO a souligné que «le peuple congolais est présent au rendez-vous décisif de son histoire avec les élections». Sa Mission d’Observation Electorale (MOE) a envoyé ses Observateurs pour observer «l’aménagement et l’ouverture des bureaux de Vote et de Dépouillement (BVD), le déroulement et la clôture du vote ainsi que le dépouillement dans tous les centres de vote répartis sur toute l’étendue du territoire national».
Signé du Secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole, le texte ajoute que la MOE de la CENCO a tiré un échantillon représentatif des centres de vote sur toute l’étendue du pays, soit 22,32%. Ses observateurs ont transmis, jusqu’à 8h30, 4’857 rapports portant sur l’aménagement et l’ouverture des BVD. Les membres des BVD étaient présents à tous leurs postes. Plusieurs rapports attestent aussi de la présence des témoins des partis et des regroupements politiques à l’ouverture des bureaux de vote.
La Mission d’observation de la CENCO est «engagée à observer toutes les opérations de manière exhaustive en fournissant des rapports et des recommandations opportuns, impartiaux et objectifs. A cet effet, elle entend publier d’autres communiqués sur l’évolution des opérations de vote, ainsi que sur le dépouillement, le 31 décembre 2018 à 11h00. Elle publiera une «déclaration préliminaire», le 2 Janvier 2019. Celle-ci relèvera «les premières constatations et conclusions sur la conduite des scrutins».
40 millions d’électeurs appelés aux urnes
Plus de 40 millions de congolais sont appelés aux urnes pour élire un nouveau président de la république, leurs députés nationaux et provinciaux. Le scrutin désignera également les maires et conseillers communaux pour les cinq prochaines années.
21 candidats se présentent pour l’élection présidentielle, alors que 15’358 candidats concourent aux suffrages des électeurs pour les 500 sièges de l’Assemblée nationale. 19’640 autres candidats s’affrontent pour les 715 sièges des Parlements régionaux.
Ces élections ouvertes et démocratiques sont les premières du genre en RDC, depuis l’indépendance, en 1960, de cet immense pays de 80 millions d’habitants, dont plus de la moitié est âgée de 25 ans.
Le scrutin du 30 décembre intervient après deux reports, fin 2017 et le 23 décembre dernier, pour des causes techniques. Il consacre la fin de la transition politique en place depuis la fin du mandat du président Joseph Kabila, en novembre 2016.
Son maintien au pouvoir a entraîné des mouvements de contestation. Le 31 décembre 2016, l’Eglise catholique avait parrainé l’accord dit «de la Saint-Sylvestre» qui prévoit le maintien du président au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur. (cath.ch/ibc/bh)