Que se passerait-il si François se retrouvait inapte à gouverner l’Église?
Soufrant d’une nouvelle pneumonie, le pape François est hospitalisé depuis six jours. Son état de santé est devenu un sujet de préoccupation pour les catholiques et pour tous ceux qui se sentent liés à lui. Sans tomber dans l’alarmisme, une question légitime se pose: que se passerait-il si François se retrouvait inapte à gouverner l’Église, lors d’un coma prolongé par exemple?
Pour l’instant, aux dires des nouvelles transmises quotidiennement par le Vatican, le pape François, même malade, reste présent. Il serait toujours apte à gouverner et la Curie fonctionne normalement. Il a d’ailleurs reçu, le 19 février 2025, à hôpital Gemelli la visite de Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres italien, a annoncé le Palazzo Chigi dans l’après-midi. La dirigeante italienne, venue apporter au pontife ses vœux de prompt rétablissement au nom de tous les Italiens, a affirmé l’avoir trouvé «alerte et réceptif», rapporte IMEDIA..
Rien n’indique donc pour l’instant que les «ministres» du Vatican, soit le secrétaire d’État Mgr Pietro Parolin et les préfets des dicastères, ne puissent le consulter en cas de besoin.
Un flou juridique
Mais que se passera-t-il si l’état de santé du pape François se dégrade encore plus, le rendant incapable d’assurer sa mission? Dans un article publié le 18 février 2025, le quotidien La Croix indique que le droit canon ne précise pas les choses, se contentant d’énoncer (canon 335) que rien ne doit être «innové» dans le gouvernement de l’Église si le siège de Rome est «vacant ou entièrement empêché». Le droit canon n’en dit pas plus sur ce qu’il entend par «empêchement», ni sur les dispositions à prendre alors.
Des mesures, par contre, sont prévues en cas «d’empêchement» de gouverner d’un évêque diocésain (can. 412), telle la délégation de la gestion quotidienne à une tierce personne, le vicaire général par exemple. Mais cela ne s’applique pas au pape, précise La Croix, même si celui-ci est l’évêque de Rome.
En cas de décès d’un pape, les choses sont bien plus claires. Une fois le décès officiellement constaté par le camerlingue – un cardinal nommé par le pape: en l’état présent, il s’agit du cardinal américain Kevin Farrell -, celui-ci prend en charge les affaires courantes du Saint-Siège, le temps que les cardinaux réunis en conclave élisent son successeur.
A noter que le 6 février dernier, le pape François a prolongé le mandat du cardinal italien Giovanni Battista Re (90 ans) en tant que doyen du Collège des cardinaux. «Le cardinal Re pourrait jouer un rôle central dans le cadre des congrégations générales précédant un éventuel futur conclave. Mais pour le conclave en tant que tel, c’est le plus ancien des cardinaux-évêques encore électeurs qui devrait assumer les fonctions dévolues au doyen: à ce jour, il s’agit du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège», indiquait alors IMEDIA. (cath.ch/lacroix/politico/imedia/lb)
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