Qu’attendre de la Rencontre mondiale des familles?
L’imminente Rencontre mondiale des familles, prévue du 22 au 26 juin 2022 à Rome, sera réduite cette année à 2’000 participants. La Conférence des évêques de France (CEF) enverra un groupe de délégués et deux couples Français interviendront durant cette rencontre qui a pour boussole l’exhortation apostolique Amoris laetitia (2016). Ces derniers ont confié à l’agence I.MEDIA ce qu’ils attendaient de l’événement.
Véronique Longchamp, responsable du Service national famille et société (SNFS) de la CEF, exprime sa «grande joie de pouvoir se réunir pour célébrer l’amour dans la famille». Une trentaine de personnes viendront de l’Hexagone pour cette rencontre particulière, dont les effectifs ont été drastiquement réduits en conséquence de la pandémie (on comptait 37’000 participants en 2018 à Dublin).
Toutes les réalités familiales représentées
Parmi les membres de la délégation française seront trois évêques – Mgr Bruno Feillet président du Conseil famille et société, Mgr Jacques Habert, évêque de Bayeux et Mgr Patrick Le Gall, évêque auxiliaire de Lyon –, deux prêtres, et une dizaine de couples. «Nous avons voulu que toutes les réalités familiales soient représentées», explique Véronique Longchamp, qui cite des sensibilités diverses, comme les Équipes Notre-Dame, les Associations familiales catholiques, des personnes divorcées engagées dans une nouvelle union, des parents d’enfants homosexuels, et une personne vivant un célibat non choisi.
Les trois jours de congrès – du 23 au 25 juin – seront animés notamment par des couples de Lettonie, du Burundi, du Brésil, du Canada, des Pays-Bas, de Belgique, de Taïwan, d’Australie, du Paraguay, qui interviendront sur des thèmes variés tels que les dépendances, la violence, les réseaux sociaux, l’adoption, l’éducation à la sexualité.
Un paysage qui change au sein de l’Église
En France, Véronique Longchamp constate des changements dans la pastorale de la famille depuis la publication d’Amoris laetitia: «Ces dernières années, plusieurs diocèses ont mis en place des chemins de discernement, pour accompagner les personnes divorcées réengagées dans une nouvelle union. Il y a aussi une attention aux familles qui ont un enfant homosexuel: dans la moitié des diocèses, il existe maintenant un référent pour cette pastorale, et d’autres y réfléchissent.»
Quatre ans après Dublin, autre évolution dans la façon d’aborder les sujets: à la Rencontre mondiale des familles à Rome, «presque 90% des intervenants sont des couples, c’est notoire», souligne Guillaume Haudebourg, responsable de Cana – mission de la Communauté du Chemin Neuf – avec son épouse Sandrine. «Ce sont les couples qui vont parler aux cardinaux plutôt que les cardinaux qui vont parler aux couples», se félicite-t-il.
Parents de trois enfants, tous deux âgés de 47 ans, Guillaume et Sandrine ont quitté leurs activités professionnelles il y a quatre ans pour se mettre au service de la mission. Tous deux prendront la parole au Congrès qui aura lieu Salle Paul VI, sur le thème «Être chrétien à l’heure du numérique».
La volonté de rejoindre tout le monde
Véronique et Benoît Rabourdin, responsables d’Amour et Vérité – branche de la communauté de l’Emmanuel – vont eux aussi intervenir sur l’identité et la mission de la famille chrétienne. Il s’agira, explique Véronique, de souligner que le couple a une mission dans l’Église, et qu’il représente «un vis-à-vis par rapport aux prêtres».
Mariés depuis 35 ans, parents de cinq enfants et grands-parents de cinq petits-enfants, Véronique et Benoît Rabourdin ont fait le choix depuis leur mariage de rendre ensemble un service au sein de diverses associations. Un engagement qui permet de «découvrir les talents de l’autre, d’échanger, de vivre la complémentarité, de se disputer aussi…», confie Véronique. À la veille de la Rencontre mondiale, elle souhaite que l’Église «fasse confiance aux couples et aux familles pour répandre la bonne nouvelle de l’Évangile».
Une messe avec le pape
Durant les réunions de préparation avec le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, Véronique Rabourdin a constaté «une volonté très forte d’aller rencontrer tout le monde, de sortir des cadres de nos petites paroisses». Le dicastère entend aussi «donner des outils pédagogiques pour fortifier la famille dans une société où le Covid a isolé les gens, dans un monde qui peut devenir très égocentrique, narcissique», ajoute-t-elle.
Les représentants français voient dans la Rencontre mondiale une occasion d’échanger avec des couples du monde entier. «Les thèmes de la vie conjugale et familiale sont vraiment universels, estime pour sa part Guillaume Haudebourg. On peut partager avec des familles du Zimbabwe, de Colombie, du Canada, on se retrouve avec les mêmes questions.»
La Rencontre sera ouverte et conclue par le pape François, qui participera au Festival dans la soirée du 22 juin, et qui célébrera une messe le 25 juin place Saint-Pierre avec les participants. La délégation française apportera à Rome les reliques du saint couple Louis et Zélie Martin et de leur fille Thérèse de Lisieux, qui seront exposées en la basilique Saint-Jean-de-Latran dans le cadre de ces journées. (cath.ch/imedia/ak/rz)