Prochain retour à Rome de l’ambassadeur de Turquie près le Saint-Siège
L’ambassadeur de Turquie près le Saint-Siège, Mehmet Pacaçi, devrait bientôt retourner à Rome. C’est ce qu’a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc Tanju Bilgic, dans la soirée du 3 février 2016. L’ambassadeur avait été rappelé à Ankara après des propos du pape François qualifiant les massacres des Arméniens de 1915 de «génocide».
Cette décision survient après la publication d’une déclaration du Vatican, se réjouissant de la volonté turque, exprimée en 2005, d’établir avec l’Arménie une commission mixte d’historiens sur les événements de 1915. «Dans ce contexte la décision a été prise de renvoyer notre ambassadeur Mehmet Pacaçi au Vatican», a expliqué le porte-parole du ministère, qualifiant la déclaration du Vatican de «développement positif». Néanmoins, un probable voyage du pape François en Arménie, courant 2016, pourrait raviver les tensions avec Ankara.
Des propos du pape jugés inacceptables
Lors d’une messe célébrant le centenaire du «martyre» arménien, le 12 avril 2015 au Vatican, le pape François avait qualifié de «premier génocide du 20ème siècle» les massacres perpétrés contre les Arméniens cent ans plus tôt. Des propos jugés «inacceptables» par Ankara, qui avait alors rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège. Lors de cette homélie, le pape avait en réalité repris les termes de la Déclaration commune signée en 2001 par Jean-Paul II (1978-2005) et Karékine II. Il avait aussi prôné la «réconciliation» entre les Turcs et les Arméniens.
La cause profonde
Le massacre des populations arméniennes, perpétré sous l’Empire Ottoman à compter du 24 avril 1915, fit au moins 1,5 million de morts. Depuis, la qualification juridique de ce massacre comme génocide suscite un débat international. Il est, à ce jour, reconnu comme tel par 21 pays, dont la France depuis 2001. Si la Turquie n’a jamais reconnu officiellement un génocide, l’actuel président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait présenté en 2014 les condoléances de son pays aux descendants des victimes arméniennes. (cath.ch-apic/imedia/bl/gr)