Le procès des Vatileaks n'est pas contre le "droit d'informer" (Photo:Nicolas Alejandro/Flickr/CC BY 2.0)
Vatican

«Le procès des Vatileaks n’est pas contre la liberté de la presse»

Lors de la 20e et avant-dernière audience du procès «Vatileaks 2», dans l’après-midi du 6 juillet 2016 au Vatican, les avocats des deux journalistes italiens actuellement jugés ont demandé l’acquittement de leur client et déploré l’atteinte au «droit d’informer». Le procureur du petit Etat a rétorqué que le procès entamé huit mois plus tôt n’était pas contre la liberté de la presse mais, en ce qui les concerne, contre leur participation à la diffusion d’informations confidentielles.

Au cours de cette audience, et à la veille du jugement du Tribunal du Vatican pour les cinq accusés, l’avocat du journaliste italien Gianluigi Nuzzi a pris la parole, contestant la compétence juridictionnelle du petit Etat à juger son client. Il a ainsi relevé que le tribunal jugeait «un citoyen italien ayant exercé la liberté de la presse sur le sol italien sans mettre en danger la paix et la sécurité du Vatican».

L’avocat de Gianluigi Nuzzi a demandé que sont client soit acquitté, démontrant aussi qu’il n’avait pas prêté son «concours moral», comme on l’accuse, à la diffusion des documents transmis par les principaux accusés, le prélat espagnol Mgr Angel Lucio Vallejo Balda et l’Italienne Francesca Chaouqui. Des documents parus dans son bestseller sur les finances vaticanes Chemin de croix. Deux jours plus tôt, le parquet avait requis une peine d’un an de prison avec sursis à l’encontre de Gianluigi Nuzzi.

Le «groupe de l’ombre»

A son tour, l’avocate d’Emiliano Fittipaldi, auteur de l’ouvrage Avarice, a mis en avant son «droit d’informer» et demandé qu’il soit acquitté, ce qu’a déjà proposé le parquet, faute de preuves. Elle a également soutenu que son client n’avait exercé aucune pression pour recevoir des informations de Mgr Vallejo Balda et Francesca Chaouqui, anciens membres de la Commission d’étude sur la réforme financière et administrative du Vatican (COSEA).

Lors de cette audience de trois heures, l’avocate de Nicola Maio, ancien secrétaire exécutif de la COSEA, a soutenu que l’accusation n’était pas parvenue à prouver la responsabilité de son client au «groupe de l’ombre» auquel sont soupçonnés d’avoir participé les principaux accusés. Elle a donc demandé que son client soit acquitté, jugeant qu’il ne pouvait être accusé ni «d’association de malfaiteurs», ni de «vol et divulgation illégale d’informations confidentielles». Le parquet a requis à son encontre une peine d’un an et neuf mois de réclusion.

La dernière audience devrait s’ouvrir le 7 juillet en fin de matinée avec les déclarations des cinq inculpés. Puis, les juges du Vatican délibéreront à huis clos avant de prononcer leur jugement. Le procès de Mgr Angel Lucio Vallejo Balda, Francesca Chaouqui, Nicola Maio, Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi s’était ouvert le 24 novembre 2015, peu après la publication de documents confidentiels sur les finances du petit Etat dans deux ouvrages. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)

Le procès des Vatileaks n'est pas contre le «droit d'informer»
7 juillet 2016 | 07:21
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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