Procédure civile engagée contre le cardinal Pell

Acquitté en 2020 au plan pénal des accusations d’abus sexuels sur deux enfants de choeur, le cardinal australien George Pell devra faire face à la justice civile. Le père d’un des anciens enfants de chœur a entamé une procédure civile pour contre le cardinal et l’archevêché de Melbourne.

L’homme porte plainte en raison du «choc nerveux» qu’il a subi après avoir été informé par la police des abus sexuels présumés de son fils par Pell, rapporte le portail d’information australien ABC le 14 juillet 2022. Il réclame des dommages et intérêts. Son fils était décédé d’une overdose en 2014.

Condamné puis acquitté

Aujourd’hui âgé de 81 ans, Mgr Pell avait été condamné en 2018 par un tribunal de Melbourne à six ans de prison pour des accusations d’abus sexuels sur deux enfants de chœur alors qu’il était archevêque de Melbourne dans les années 1990. En 2020, il a toutefois été acquitté par la Cour suprême pour manque de preuves et libéré après plus d’un an d’incarcération.

Selon l’avocate Lisa Flynn, qui représente le père, les procédures pénales et le jugement de la Cour suprême n’ont aucune incidence sur les procédures civiles. «Il y a différentes manières d’obtenir justice», a-t-elle commenté.

Il avait déjà été question d’éventuelles procédures civiles contre Mgr Pell lors des procès pénaux. Des experts juridiques estimaient que le rôle de George Pell dans la gestion des cas d’abus décrit dans le rapport final de la commission nationale sur les abus ainsi que les faux témoignages devant la commission pouvaient servir de base à des procédures de droit civil.

Les actions civiles sont plus dangereuses

Selon les juristes, les procès civils pourraient être plus risqués pour le cardinal Pell que les procédures pénales. En effet dans le système juridique australien, dans les procédures pénales, la culpabilité d’un accusé doit être prouvée sans aucun doute, alors que la plausibilité suffit pour une condamnation dans le cadre des procédures civiles. (cath.ch/kna/mp)