Un service religieux, lors de la gay-pride à Zurich | | © Georges Scherrer, kath.ch
Suisse

Pride 2022: l’Église catholique de Fribourg n'est pas liée au boycott

La Pride 2022, du 24 au 26 juin à Bulle (FR), fait l’objet d’un boycott de la part du «Collectif Gruyère catholique». L’Église catholique dans le canton de Fribourg déclare qu’elle «ne cautionne pas l’action menée par ce groupe, qui n’est pas lié à notre institution».

En réponse à la tenue de la Pride 2022 à Bulle (FR), un collectif s’est doté d’un site internet, www.gruyere-catholique.ch, invitant «les Gruériens à ne pas oublier les traditions chrétiennes de notre district en ne participant pas à cet événement». Pour le collectif, il ne s’agit pas de «poser un jugement de valeur sur des personnes qui n’ont pas choisi d’être comme elles sont», mais de lutter contre «la promotion, à grand renfort de communication et avec l’appui des autorités civiles, de pratiques contraires à la loi naturelle et à la conscience chrétienne».

De son côté, l’Église catholique dans le canton de Fribourg «travaille à accueillir et accompagner de mieux en mieux les personnes de la communauté LGBTQI+. Nous tenons à nous distancer de l’action menée par le groupe ‘gruyère catholique’, que nous ne cautionnons pas et qui n’est pas lié à notre institution», indique un communiqué de cath-fr.ch, daté du 4 juin. L’Église catholique dans le canton de Fribourg précise que «l’évènement [la Pride, ndlr] du 24 juin 2022 a été préparé en collaboration avec le curé modérateur de l’Unité pastorale Notre-Dame de Compassion», basée à Bulle.

Un Chemin de Croix «de réparation»

Le collectif invite également les catholiques à participer à un Chemin de Croix «de réparation» à Notre-Dame des Marches, le 24 juin à 20 h, au soir du lancement de la Pride. «Parce que la Pride se moque souvent des hommes d’église et des personnes consacrées, ce qui n’attire pas les bénédictions du ciel. Ensuite parce que l’homosexualité elle-même est considérée par l’Église comme un péché, ce qui demande réparation», souligne le porte-parole du collectif, interrogé par La Liberté.

Face à cette contre-manifestation aussi, l’Église catholique dans le canton de Fribourg répond: «Le projet d’un Chemin de Croix de ‘réparation’ n’a pas été approuvé par le recteur des Marches», ajoute le communiqué, signé par Céline Ruffieux, représentante de l’évêque pour la Région diocésaine Fribourg francophone.

«La Pride n’est une incitation à devenir LGBTQI+»

Le président de la Pride 2022, Gonzague Bochud, se veut rassurant: «La marche des fiertés n’est pas une incitation à devenir LGBTQI+ (lesbienne gay bi trans queer intersexué, asexuel, pansexuel et agenre). De même qu’on ne soigne pas l’homosexualité – les pratiques thérapeutiques sont inefficaces – de même on ne peut pas ‘faire devenir’ ou rendre quelqu’un homosexuel. La Pride est là pour dire que nous existons, que nous ne sommes pas des personnes déviantes, que nous sommes normaux et que nous n’avons rien choisi. Sinon, nous choisirions probablement d’être hétéronormés, pour plaire à la société. J’invite réellement ces opposants qui parlent de loi naturelle à aller voir l’exposition ‘Queer – La diversité est dans notre nature’ au Musée d’histoire naturelle de Berne», a-t-il déclaré au quotidien fribourgeois. (cath.ch/com/gr)

Un service religieux, lors de la gay-pride à Zurich | | © Georges Scherrer, kath.ch
6 juin 2022 | 17:05
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 2  min.
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