Le président bolivien Evo Morales reçu par le pape François
Le président bolivien Evo Morales a été reçu au Vatican par le pape François, dans la matinée du 15 avril 2016. Au cours de ses échanges avec les autorités vaticanes, a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège, il a notamment été question des «politiques sociales» menées par le président bolivien, et des relations – très tendues – entre l’Eglise et l’Etat en Bolivie.
«Quelle joie de vous voir, frère pape», s’est exclamé le président bolivien socialiste en rencontrant le pape dans le Palais apostolique. Après un échange privé d’environ 30 minutes, le président bolivien a rencontré Mgr Paul R. Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats. Au cours de ces échanges, a indiqué le Saint-Siège, il a été question de «l’actuelle conjoncture socio-économique du pays», avec une «considération spéciale pour les politiques sociales».
Dans la tourmente
En février dernier, le président bolivien a essuyé son premier grand revers politique: les Boliviens ont voté à plus de 51% contre une réforme de la Constitution lui permettant de briguer un quatrième mandat en 2019, après déjà 13 ans passés au pouvoir. Confronté à un scandale sur sa privée, à des accusations de corruption et à une vague de violence politique, Evo Morales a aussi déçu une grande partie de la population sur son programme socio-économique.
Les échanges ont aussi porté sur «les relations entre l’Eglise et l’Etat», et la «longue tradition chrétienne de la Bolivie». Actuellement, les relations sont plus que tendues entre Evo Morales et l’épiscopat bolivien. Après avoir accusé le gouvernement bolivien d’être impliqué dans le trafic de drogue, les évêques ont été sommés par le président de fournir la liste du nom des personnes impliquées. Evo Morales accuse par ailleurs l’épiscopat bolivien d’être à la solde de l’opposition de droite.
Les bienfaits de la coca
Lors du traditionnel échange de cadeaux, le président bolivien a notamment offert au pape argentin trois livres sur les bienfaits de la feuille de coca. Evo Morales a longtemps dirigé le syndicat des cocaleros, les planteurs de feuille de coca, et continue de militer pour sa dépénalisation internationale. Principale composante de la cocaïne, la feuille de coca est aussi utilisée comme remède médicinal. Le pape François avait pu en goûter sous forme d’infusion afin de prévenir le mal d’altitude, dans l’avion qui le conduisait à La Paz, en Bolivie.
Le pape François a quant à lui offert au chef d’Etat bolivien un médaillon de saint Martin, un exemplaire de son Exhortation apostolique Amoris Laetitia, et, plus inhabituel, un exemplaire de son livre-entretien, Le Nom de Dieu est miséricorde. C’est la quatrième fois que le pape et le président latino-américain se rencontraient.
Evo Morales doit participer, dans l’après-midi, à un congrès au Vatican pour le 25e anniversaire de l’Encyclique sociale de Jean-Paul II Centesimus Annus (1991), aux côtés du président équatorien Rafael Correa et de l’Américain Bernie Sanders, candidat démocrate à l’élection présidentielle des Etats-Unis de novembre. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)