Près de 80% des Russes approuvent l'interdiction des Témoins de Jéhovah
Bien que les Russes en sachent très peu sur les Témoins de Jéhovah (TJ), ils sont près de 80% à approuver l’interdiction sur le territoire de la Fédération de Russie des activités de cette organisation religieuse née aux Etats-Unis dans les années 1870.
Les TJ vont contester leur interdiction définitive en Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg, l’organe judiciaire du Conseil de l’Europe.
Pas une secte chrétienne
Les Témoins de Jéhovah ne peuvent être considérés comme chrétiens car ils ne croient pas en la divinité du Christ. Très proche du Kremlin, l’Eglise orthodoxe russe qualifie les TJ de «secte dangereuse». Ils seraient, selon leurs propres dires, quelque 175’000 en Russie, réunis en 395 communautés locales.
Selon le Centre Levada, une ONG russe de recherches sociologiques et de sondages basée à Moscou, 49% des personnes sondées considèrent que les Témoins de Jéhovah sont une secte chrétienne, 15% une dénomination religieuse séparée, et 5% une branche du protestantisme.
Une personne interrogée sur cinq n’a jamais entendu parler de cette organisation, selon une enquête menée durant l’été auprès de 1’600 personnes dans 137 villes de la Fédération de Russie. 13% sont au courant de l’interdiction de cette organisation religieuse, 34% ont entendu parler de quelque chose, mais n’en connaissent pas les détails, tandis que 50% n’en savent rien.
Interdiction confirmée en appel
Cependant une majorité (79%) approuve l’interdiction prononcée par la justice, 12 % la désapprouvent et une sur dix ne donne pas de réponse. Le 20 avril dernier, à la demande du Ministère de la justice, la Cour suprême de la Fédération de Russie a déclaré que les Témoins de Jéhovah étaient une organisation extrémiste, interdisant ses activités sur tout le territoire russe. Etant donné que son recours a été rejeté, la liquidation de l’organisation a été maintenue et est désormais entrée légalement en force.
Moscou, qui avait déjà été condamné par la CEDH en 2007 pour avoir violé le droit à la liberté de religion de Témoins de Jéhovah à Tcheliabinsk, en Sibérie, est remonté contre la Cour de Strasbourg. Notamment parce que les députés russes membres de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sont privés de droit de vote depuis avril 2014, en raison des sanctions infligées à la Russie suite à l’annexion de la Crimée. Le 30 juin dernier, Moscou a annoncé que la Fédération de Russie suspendait sa participation au budget du Conseil de l’Europe. (cath.ch/interfax/com/be)