Premier concert du Montreux Jazz Festival dans la basilique de St-Maurice
La basilique de Saint-Maurice, en Valais, a accueilli pour la première fois un concert du Montreux Jazz Festival (MJF), le soir du 6 juillet 2017. Le chanoine de l’abbaye valaisanne, Giovanni Polito, donnera également une conférence au MJF, sur le thème de l’écoute de l’autre à travers la musique.
Un concert «surprenant». C’est ainsi que Raymond Berguerand, organiste de la paroisse de St-Maurice, qualifie l’événement musical qui a mis en valeur les propriétés acoustiques de la basilique. Le pianiste zurichois Stefan Rusconi s’était pour l’occasion mis à l’orgue. Il était accompagné d’un autre musicien zurichois, Tobias Preisig, qui a exploité des pédales d’effets et son violon pour produire une performance de musique contemporaine d’environ une heure. Elle a évoqué à Raymond Berguerand un «kaléidoscope qui se refait sans cesse», avec des mélanges de sonorités «fluctuantes et hors du commun». Parmi une soixantaine d’autres personnes, il a apprécié le «magnifique décor sonore» offert par les deux musiciens.
L’abbaye est en contact depuis un certain temps avec le MJF, explique le chanoine de St-Maurice, Olivier Roduit. Le but de la manifestation était d’abord de faire découvrir le site de St-Maurice, notamment à un public peut-être plus habitué des festivals que des lieux sacrés.
Un chanoine conférencier au Montreux Jazz
Les échanges entre l’abbaye valaisanne et le festival se poursuivront en juillet avec une conférence donnée dans le cadre du MJF par le chanoine Giovanni Polito. La conférence «De la Mongolie à la Méditerranée» mettra en valeur le thème de l’écoute de l’autre à travers la rencontre de diverses traditions musicales. «Sur cette route, de la Mongolie à la Méditerrannée, de nombreux échanges culturels et musicaux ont eu lieu», explique l’aumônier à l’Université de Lausanne (UNIL). Giovanni Polito cultive depuis sa prime jeunesse la passion de la musique, notamment dans une approche d’expérimentation et de découverte.
Musique et spiritualité
«De tout temps, la musique a été utilisée pour se mettre en harmonie les uns avec les autres», explique-t-il. De la musique sacrée indienne à la polyphonie corse en passant par les chants coptes d’Egypte, le chanoine musicien entend montrer que l’écoute réciproque est une attitude d’accueil du prochain. La musique contient pour lui cette dimension spirituelle qui rejoint complètement l’Evangile. «Par la rencontre de deux sons, ou de deux chants, naît quelque chose de plus grand que la simple somme des deux éléments», affirme le chanoine. Giovanni Polito abordera aussi les rencontres musicales fécondes d’aujourd’hui, dont le MJF présente fréquemment des exemples.
Dans sa fonction d’aumônier à l’UNIL, il a eu l’occasion d’expérimenter ces échanges entre différentes traditions musicales et culturelles. Travaillant avec des étudiants du monde entier, il y encourage le dialogue, qu’il soit littéraire, religieux ou musical, entre les diverses cultures. Il a d’ailleurs récemment créé un blog dans lequel il fait converger le fruit de ses recherches, conversations et échanges. (cath.ch/rz)