Le premier dôme du centre spirituel et culturel orthodoxe russe a été posé le 19 mars 2016. (Wilmotte et associés)
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Le premier des cinq bulbes de la cathédrale orthodoxe de Paris a été posé

12 mètres de haut pour 11 de diamètre. Le premier des cinq bulbes de la future cathédrale orthodoxe de Paris, hissé à 37 mètres de hauteur ce samedi 19 mars 2016, est imposant. Mais pas autant que certains l’auraient souhaité. Inaugurée en octobre prochain, la construction de la Sainte-Trinité financée par la Russie a connu de multiples rebondissements.

L’église fera partie du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, entièrement financé par l’Etat russe, ce qui suscite la polémique. «C’est un message de séduction et de puissance, estime Michel Eltchaninoff, l’auteur de «Dans la tête de Vladimir Poutine» (Actes Sud, 2015). Celui d’un Etat qui ne craint pas d’afficher son attachement à ses racines chrétiennes, dans la capitale d’un Etat laïque et jugé affaibli par son multiculturalisme et son amnésie spirituelle».

Pas au goût de Bertrand Delanoë

Initié par Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy en 2007, cet édifice a connu de nombreuses vicissitudes. En 2010, un concours international d’architecture est lancé. Pas moins de 444 architectes répondent à l’appel, relevait le Figaro. Le jury révèle le 17 mars 2011, le projet retenu: celui de l’architecte espagnol, d’origine russe, Manuel Nunez Yanowsky. L’édifice sera monumental, mais il ne plaît pas à Bertrand Delanoë, le maire de Paris, qui manifeste sa «très nette opposition». «Son architecture de pastiche relève d’une ostentation tout à fait inadapté au site», estime le maire socialiste.

Son opposition fait des émules. Elle suscite deux avis défavorables: ceux de l’architecte des bâtiments de France et de la direction régionale des affaires culturelles. Face à ces oppositions, la Fédération de Russie retire sa demande de permis de construire le 26 mars 2013. Elle assure néanmoins que «le bâtiment religieux et culturel sera bien édifié», avant de préciser qu’un nouveau projet serait choisi.

Un projet plus discret

Alors qu’on s’attendait à l’ouverture d’un nouveau concours international, la Fédération de Russie décide de faire appel à l’architecte dont le projet est arrivé deuxième au concours lancé en 2011: Jean-Michel Wilmotte. Cet architecte français est bien connu par le Kremlin, puisqu’il a récemment travaillé sur l’aménagement du «Grand Moscou».

Son projet diffère de celui imaginé par Manuel Nunez Yanowsky. L’édifice sera paré de pierres blanches de Bourgogne et mieux intégré à son environnement. L’architecte a choisi de conserver les signes canoniques d’une cathédrale, notamment les cinq bulbes. Ils seront de couleur «or matifié» afin de les rendre moins visibles dans le panorama des bords de Seine.

Il faut, selon lui, que ces dômes soient moins éclatants que celui des Invalides. L’église orthodoxe sera plus étalée horizontalement même si elle s’érige tout de même sur 37 mètres de haut. (cath.ch-apic/pp)

Le premier dôme du centre spirituel et culturel orthodoxe russe a été posé le 19 mars 2016. (Wilmotte et associés)
19 mars 2016 | 12:44
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
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