Pré-synode des jeunes: «La plus grande opportunité que l’Eglise nous ait donnée!»
Des participants au pré-synode des jeunes, Interrogés par l’agence I.MEDIA, expriment leur enthousiasme pour cette opportunité particulière, tout en soulignant leur désir de proximité avec l’Eglise. Le pape François a ouvert le 19 mars 2018 les travaux de la rencontre à Rome.
Tendai (Zimbabwe): «Nous pourrons sauver tant d’âmes!»
«En Afrique, beaucoup de jeunes prennent soin de leurs parents qui vieillissent et sont malades. Ils ne se soucient pas seulement de leur corps mais aussi de leur âme. Et si nous faisons attention à l’âme de nos parents, nous pouvons également venir au secours de l’âme de l’Eglise. J’espère que l’Eglise saura voir cette force en nous et nous confiera plus de responsabilités. Ainsi, nous pourrons sauver tant d’âmes! Ce pré-synode, c’est la plus grande opportunité que l’Eglise nous ait donnée. Nous n’allons pas la gaspiller en vain.»
Gisel Noemi (Paraguay): «L’attente de la proximité de l’Eglise»
«J’espère que nous pourrons trouver durant ces jours-ci la créativité à laquelle le pape nous a appelés. L’Eglise a le contenu, les jeunes ont la forme car ils connaissent le langage d’aujourd’hui. Il y a des chemins communs pour les jeunes du monde entier, je n’en doute pas. Nous voulons des propositions concrètes à différents niveaux pour mener de l’avant cette Eglise d›aujourd’hui. En écoutant tous les continents, je perçois déjà un point commun: l’attente de la proximité de l’Eglise. Peut-être pour l’un comme mère, l’autre comme amie, mais tous veulent cette proximité.»
Javier (Chili): «Le pape joue le jeu du risque»
«Une institution qui ne se met pas en risque, vieillit. Avec ce synode et ce pré-synode, en ouvrant toutes grandes les portes de l’Eglise, le pape joue le jeu du risque, il sort dans la rue et il nous demande aussi de sortir vers les jeunes. Je crois que les jeunes apprécient cela car ils sont conscients que le pape veut vraiment les écouter. Et ce qu’ils demandent, c’est une Eglise proche, qui parle d’un Dieu qui n’est pas lointain.»
Anne (France): Les jeunes «ne peuvent pas seulement critiquer en permanence» l’Eglise
«Si l’Eglise veut proposer un message qui puisse être entendu à l’époque actuelle, il faut qu’elle réinvente un mode de fonctionnement et de communication. Mais pour cela, les jeunes doivent être force de proposition, ils ne peuvent pas seulement critiquer en permanence une Eglise qui serait archaïque et obsolète. Pour moi, ce pré-synode veut prendre en compte nos difficultés, nommer les choses, sans tabou. Rien que cette prise de conscience est un grand résultat concret pour moi.»
Annelien (Belgique) : «Les jeunes ont besoin d’une boussole»
«L’Eglise n’est pas seulement ›les jeunes’ ou ›les adultes’: les deux doivent dialoguer en bonne relation. C’est important de parler ensemble pour façonner de nouveaux chemins pour une Eglise présente, authentique dans nos vies. Selon moi, les jeunes ont besoin d’une boussole, de guides pour les accompagner. Des personnes qui leur consacrent du temps pour les accompagner dans leur chemin vocationnel. Cela ne veut pas dire décider pour les jeunes, mais les aider à trouver leur propre chemin.»
Sœur Teresina (Chine) : Les jeunes «ont un besoin de spiritualité»
«Aider les jeunes, ce n’est pas seulement leur apporter des réponses matérielles. Ils ont un besoin de spiritualité et pour cela il faut du cœur. Pour vraiment aider les jeunes il faut donc être soi-même libre. Et telle est ma question pour ce pré-synode: comment équilibrer cela dans notre vocation religieuse, entre le culturel et le spirituel?»
Père Jean-Marie Laurent Mazas, official de la Curie et modérateur: «Ouvrir son cœur à la transcendance»
«Par ce pré-synode, le pape souhaite que les jeunes interpellent l’Eglise. Il faut les écouter et les laisser apporter leur vision de la vie, mais aussi leurs passions, leurs souffrances et leurs difficultés. Pour cela, l’Eglise doit rester elle-même tout en allant toujours vers ses enfants. Il faut que ceux-ci puissent découvrir sa tendresse pour eux, qu’ils puissent entendre la voix de Dieu. Des conditions saines sont bien sûr nécessaires, mais il faut aussi réapprendre à la jeunesse à ouvrir son cœur à la transcendance.» (cath.ch/imedia/xln/rz)