Pour Mgr Hollerich, le message sur les migrants doit «stimuler» l'Eglise en Europe
Le message du pape François pour la Journée mondiale des migrants et des réfugiés représente un «document clef» pour l’Eglise en Europe, a estimé Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg. Le président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) s’exprimait le 27 mai 2019 lors d’une conférence de presse au Vatican.
La 105e Journée mondiale du migrant et du réfugié sera célébrée le 29 septembre prochain. Dans un message incisif intitulé ‘Il ne s’agit pas seulement de migrants’ rédigé pour cet événement, le pape François lance un appel à retrouver certaines dimensions essentielles de la vie chrétienne. Tirant la sonnette d’alarme, le pontife y dénonce notamment l’indifférence et la fermeture face aux migrants.
Pour Mgr Hollerich, ce texte est un «document clef» face à l’indifférence vis-à-vis des personnes dans le besoin, qui est un signe du matérialisme présent dans les cœurs. Un matérialisme dont les membres de l’Eglise eux-mêmes ne sont pas épargnés: ni les évêques ni les prêtres ni les religieux !
Un appel à la conversion
Ainsi, le message du pape se veut un appel à la conversion et au discernement, appelé notamment à réveiller l’Eglise en Europe, a indiqué le président de la COMECE. Les migrants, a-t-il souligné, sont oubliés par l’Europe, notamment à Lesbos (Grèce) où Mgr Hollerich s’est récemment rendu. Selon le prélat, le pontife invite chacun à leur laisser, ainsi que toutes les personnes marginalisées, «une place dans le cœur de l’Eglise».
Interrogé sur les résultats des élections européennes, dont les derniers scrutins se tenaient le 26 mai, le Luxembourgeois a rappelé que l’Eglise ne faisait pas de politique à proprement parler. Cependant, l’accueil des marginalisés représente une part importante du message du Christ et de l’Evangile, a-t-il plaidé. Or, si la situation de l’Eglise en Europe n’est pas florissante et ne représente plus la majorité, l’Eglise garde ce message séculaire à proclamer, a-t-il confié, optimiste.
Une messe avec les migrants place Saint-Pierre
Les migrants représentent 260 millions de personnes, a rappelé de son côté le Père Leonir Chiarello, supérieur général des missionnaires scalabriniens, un chiffre qui augmente de 50 millions tous les dix ans. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène «occasionnel» ou passager mais bien «structurel». Vouloir arrêter les migrations par des décrets ou des murs devient par conséquent aussi illusoire que de vouloir «arrêter l’histoire».
Par ailleurs, le pape François célébrera une eucharistie sur la place Saint-Pierre au Vatican le 29 septembre, a informé le Père jésuite Michael Czerny, sous-secrétaire de la section ‘Migrants et Réfugiés’ du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Migrants, réfugiés, victimes de la traite y seront notamment invités, ainsi que les organisations qui les accompagnent. Cette initiative devrait, selon le Père jésuite, se répéter le même jour dans de nombreux autres diocèses du monde afin de rendre visible l’accueil que les chrétiens offrent aux étrangers. (cath.ch/imedia/pad/be)