Le cardinal Bertone rappelle l’importance du code vestimentaire pour le clergé au Vatican
Porter un habit dans les règles et de façon digne, en toute saison
Rome, 16 novembre 2012 (Apic) Une piqûre de rappel. C’est en ces termes que l’on commente au Vatican l’envoi par le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, d’une circulaire demandant aux responsables du Saint-Siège de faire respecter par leurs subordonnés «l’usage quotidien de l’habit ecclésiastique, soutane ou clergyman, et religieux». Le clergé travaillant au Vatican se doit de montrer l’exemple aux autres membres de l’Eglise, explique le No 2 du Saint-Siège dans ce texte daté du 15 octobre 2012, et dont l’agence I.MEDIA a eu connaissance.
«A une époque où chacun est particulièrement appelé à renouveler la conscience et la cohérence de son identité», le cardinal Bertone demande ainsi aux chefs des dicastères, des tribunaux et des différents services du Saint-Siège et du Vicariat de Rome de faire respecter «l’usage quotidien de l’habit ecclésiastique, soutane ou clergyman, et religieux» par leurs subordonnés. Les responsables doivent aussi rappeler aux prêtres «le devoir de porter leur habit dans les règles et de façon digne, en toute saison», en conformité avec «le devoir d’exemplarité qui incombe surtout à ceux qui sont au service du Successeur de Pierre».
La circulaire du secrétaire d’Etat du Saint-Siège salue en outre l’exemple des évêques «fidèles à l’usage quotidien de la soutane durant leurs heures de travail». Ce choix constitue «un encouragement pour les épiscopats et ceux qui viennent en visite à la curie romaine et à la Cité du Vatican».
La question de l’habit ecclésiastique est règlée par l’article 284 du Code de droit canon. Il est simplement écrit que «les clercs porteront un habit ecclésiastique convenable, selon les règles établies par la conférence des évêques et les coutumes légitimes des lieux». Les différentes conférences épiscopales du monde entier peuvent élaborer leur propre réglementation en la matière, qui doit cependant être approuvée par le Saint-Siège.
Un vêtement identifiable
A la Congrégation pour le clergé, on explique à I.MEDIA que «les fidèles ont le droit de reconnaître les prêtres par un habit identifiable». Les membres de la curie romaine sont les premiers à devoir donner l’exemple, en particulier lorsqu’ils sont appelés à représenter le Saint-Siège. La soutane est donc de rigueur lorsqu’il s’agit par exemple d’accueillir des évêques venus à Rome en visite Ad Limina ou pendant des événements au Vatican en présence du pape. Les responsables des dicastères doivent aussi abandonner leur clergyman au profit de la soutane pendant les assemblés plénières.
Au Vatican, on estime que la note circulaire du cardinal Bertone est une «piqûre de rappel» s’adressant notamment aux rares membres du clergé qui se rendent chez le pape sans porter la soutane. Néanmoins, les consignes du Vatican sont de manière générale mieux respectées que par le passé. L’image d’évêques français se présentant devant le pape en clergyman à l’occasion d’une visite Ad Limina n’est plus qu’un lointain souvenir, vieux d’une vingtaine d’années.
Ce type de rappel à l’ordre n’est pas une nouveauté du pontificat de Benoît XVI. Il s’est avéré nécessaire à plusieurs reprises au cours de l’histoire, note-t-on au Vatican. Ce fut par exemple le cas au XVIIIe siècle, lorsque le clergé adoptait les mêmes codes vestimentaires que la haute société.
Bien plus récemment, en 1997, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, alors préfet de la Congrégation pour le clergé, avait déclenché une polémique violente, en particulier en France, sur les habitudes vestimentaires des prêtres. Il reprochait alors aux «prêtres laïcisés» leur manière de penser et de s’habiller. (apic/imedia/cp/mp)