Le porte-parole de la CES démissionne pour se consacrer à des projets personnels
Walter Müller, porte-parole de la Conférence des évêques suisses (CES) depuis 2006, a annoncé, à l’issue de l’assemblée ordinaire des évêques à Einsiedeln, du 29 au 31 mai 2017, son départ à fin mai. De facto en pré-retraite, il évoque l’envie de se consacrer à des projets personnels.
«Le moment est venu pour moi de partir après 11 ans passés à la communication de la Conférence des évêques suisses (CES)», commente sobrement Walter Müller, à la suite du communiqué publié par la conférence épiscopale le 1er juin. Il explique également un grand nombre d’heures supplémentaires à compenser et l’envie, à 62 ans, de se consacrer à des projets personnels après onze ans très intenses passés aux côtés des évêques.
Le nouvel ex-responsable de la communication de la CES est de facto en pré-retraite. L’annonce soudaine qui acte son départ a laissé planer le doute sur les motivations de celui qui a été la voix de la Conférence épiscopale suisse depuis 2006.
Sur son ton habituel toujours très posé, il évoque une tâche des plus intéressantes vécues. Il cite le travail à l’international, les contacts avec la France, l’Allemagne, le Vatican. «Ma formation et mon parcours professionnel m’ont préparé à aborder autant de sujets, de réflexions différents». Une fonction où il fut constamment sur la brèche et «pour laquelle il faut avoir des ressources humaines et financières à la hauteur de la tâche».
Des souvenirs marquants
La première des deux visites ad limina des évêques suisses à Rome, en 2006 alors qu’il venait d’arriver, reste un souvenir marquant. «L‘Osservatore Romano avait imprimé une version différente du discours que le pape Benoît XVI avait tenu devant nos évêques. Le Saint-Siège avait donc décidé de retenir le journal qui ne fut pas diffusé ce jour-là. Le texte avait déjà été diffusé par voie électronique, ils ont dû par la suite le retirer».
Le scandale des abus sexuels dans l’Eglise fut pour Walter Müller un autre fait marquant. Communiquer sur cette question le préoccupa tout au long de son mandat. «Lorsque la CES s’est attaquée au sujet, en décidant notamment de faire appel aux victimes et de mettre en place des mesures de réparation et de prévention, il a fallu mettre en place la communication sur ce sujet, ce qui représenta un gros travail».
Il évoque les pèlerinages des évêques en Terre Sainte, celui de 2008 en particulier où la Conférence partit au complet. «Vivre une célébration au Saint-Sépulcre avec tous les évêques suisses reste un souvenir très fort». Walter Müller qui a connu cinq présidents de la CES, n’oublie pas non plus les synodes durant lesquels il accompagna les évêques, en particulier en 2016 avec Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, lors du rassemblement des évêques sur la famille.
Changer de vie
«A 62 ans, il est normal de penser à la retraite, surtout après 11 ans à un rythme soutenu. Je n’ai pas de grands projets», indique Walter Müller qui reste évasif. Tout au plus parle-t-il de s’engager dans la vie locale à Mels (SG) d’où il est originaire, de voyages et de jardinage.
De la minéralogie à la CES
D’abord titulaire d’un diplôme d’employé de commerce, Walter Müller a repris ses études à 24 ans. Passé par l’école Zweitsweg Matura, il a obtenu une maturité fédérale puis un diplôme de minéralogie à l’Université de Fribourg. En 1987, il a été nommé secrétaire de la Commission Contact écoles – économie – Etat de Fribourg. Une commission qui s’occupait de faire le lien entre les écoles et les entreprises dans le canton de Fribourg. Engagé à l’Agence de presse internationale catholique (KIPA-APIC) en 1996, il y passe 10 ans. Il a été, entre autres, président de l’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC). En 2006, il a reprend la responsabilité de la communication de la CES qu’il quitte après 11 ans. (cath.ch/bh)