Soudan du Sud: Appel à la paix des évêques catholiques et anglicans
Plus de guerre entre le Soudan et le Soudan du Sud !
Juba 17 mai 2012 (Apic) Les évêques catholiques et anglicans (épiscopaliens) du Soudan du Sud demandent à la communauté internationale une position «plus équilibrée» à propos du conflit qui oppose leur pays au Soudan. Ils appellent à comprendre les aspirations de la population en vue d’une paix juste et durable. «Trop c’est trop. Il ne doit plus y avoir de guerre entre le Soudan et le Soudan du Sud !» insistent-ils.
Le message des évêques, publié au terme d’une rencontre du 9 au 11 mai à Yei , précise qu’avoir une position équilibrée «ne veut pas dire critiquer les deux parties de la même manière mais disposer plutôt d’une vision ample et à long terme, élaborée après une étude approfondie et chercher à faire pression là où cela est utile afin de construire une paix juste et durable».
Le document, parvenu à l’agence missionnaire romaine Fides le 16 mai 2012, trace les grandes lignes du processus qui a conduit à l’indépendance du Soudan du Sud, soutenue par la communauté internationale. Mais l’attitude de l’ONU et des grandes puissances au sujet des récentes tensions entre Juba et Khartoum à propos du contrôle des zones frontalières, riches en pétrole, d’Heglig (appelée Panthou par les Sud-Soudanais) et d’Abyei a déçu la population locale. «Le peuple du Soudan du Sud perd la confiance dans la communauté internationale. Nous avons même vu des manifestations publiques contre les Nations unies et son Secrétaire général, Ban Ki Moon», déplorent les évêques. «Nous commençons à nous demander si la communauté internationale comprend encore les aspirations du peuple du Soudan du Sud ainsi que celles des communautés marginalisées au Soudan.»
Le rêve de deux nations démocratiques et libres
Après l’occupation d’Heglig par des troupes sud-soudanaises, l’ONU avait exercé de fortes pressions sur Juba afin qu’elle les retire. Mais malgré le retrait des militaires sud-soudanais, l’aviation de Khartoum a continué à frapper différentes zones frontalières sud-soudanaises.
Les évêques font «le rêve de deux nations démocratiques et libres au sein desquelles toutes les religions, tous les groupes ethniques, toutes les cultures et toutes les langues jouiraient des mêmes droits basés sur la citoyenneté. Nous rêvons de deux nations en paix l’une avec l’autre, qui coopèrent pour faire le meilleur usage possible des ressources données par Dieu. Nous rêvons d’enfants pouvant aller à l’école, de mères pouvant être hospitalisées, de la fin de la malnutrition et de la pauvreté et de chrétiens et musulmans pouvant se rendre à l’église ou à la mosquée sans peur. (apic/fides/mp)