Abou Bakr al Bagdadi, le chef de l'Etat islamique, ici représenté sur un mur (Photo:Thierry Ehrmann/Flickr/CC BY 2.0)
International

Les plans de Daech pour détruire l'Eglise catholique

Le meurtre du Père Hamel, le 26 juillet dernier dans une église de Normandie, a profondément choqué la planète. L’acte s’inscrit néanmoins pleinement dans la ligne stratégique du groupe djihadiste Etat islamique (EI), pour lequel l’Eglise catholique est un ennemi majeur, et qui prévoit de hisser son drapeau noir sur la basilique St-Pierre en 2020.

L’égorgement d’un vieux prêtre français possède surtout une valeur symbolique au regard des objectifs ultimes de Daech (l’Etat islamique d’après son acronyme arabe), analyse le site internet de l’hebdomadaire britannique The Observer. Si tous les croyants ne partageant pas leur interprétation wahhabite de l’islam sont rejetés comme des infidèles, certains groupes religieux sont stratégiquement plus significatifs, à leurs yeux, que d’autres.

Etre les premiers à «libérer» Jérusalem

L’EI cible, à l’instar de la plupart des groupes djihadistes, en tout premier lieu les juifs. Daech, tout autant que le Hamas ou que les mollahs iraniens, veulent effacer Israël de la carte et reprendre Jérusalem. Par leurs actions armées dans le Sinaï, leur infiltration à Gaza, au Liban et en Jordanie, ils tentent de poser les jalons qui leur permettraient d’être les premiers à «libérer» la Palestine. D’après un livre électronique publié par Daech, intitulé Les drapeaux noirs de Palestine (Black Flags from Palestine), les terroristes imaginent que la confrontation finale avec «l’Antéchrist» se déroulera à l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv.

Mais au-delà des juifs, l’EI a démontré depuis des années sa volonté de combattre les chrétiens. Depuis la prise du nord de l’Irak par ses troupes, les djihadistes ont systématiquement persécuté les disciples du Christ. Parmi les chrétiens, les catholiques représentent néanmoins une cible particulièrement significative, note The Observer.

Prise de Rome en 2020?

Le saccage de Rome et du Saint-Siège constitue une partie essentiel de leur plan de conquête apocalyptique. Déjà avant le meurtre du Père Hamel, un certain nombre d’événements ont montré que l’Eglise catholique était menacée.

En avril dernier, les autorités italiennes ont arrêté quatre personnes soupçonnées de préparer un attentat contre le Vatican et l’ambassade d’Israël à Rome. L’un des terroristes présumés, de nationalité italienne, aurait reçu des instructions de la part de l’EI pour lancer une attaque à l’occasion du Jubilé de la miséricorde. En 2014, l’ambassadeur d’Irak auprès du Saint-Siège avait averti que le groupe djihadiste voulait assassiner le pape.

De nombreuses vidéos, articles et messages émanant de Daech contiennent des menaces contre le Vatican. Dans un livre électronique paru en 2015 et intitulé Les drapeaux noirs de Rome, l’organisation terroriste appelle ses recrues en Europe à «préparer le chemin à la conquête de Rome». Leur «programme» table sur une prise de la ville éternelle en 2020.

Au-delà des buts eschatologiques du groupe djihadiste, sa stratégie antichrétienne et anticatholique est destinée à fomenter l’opposition entre les communautés religieuses des pays qui le menacent militairement. L’EI sait qu’il a tout intérêt à amener le conflit sur des lignes confessionnelles, le meilleur moyen pour lui de provoquer un repli identitaire et de moissonner de nouvelles recrues. (cath.ch-apic/to/rz)

 

Abou Bakr al Bagdadi, le chef de l'Etat islamique, ici représenté sur un mur
1 août 2016 | 11:51
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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