Plainte canonique contre l'administrateur apostolique de Coire

Après les lettres ouvertes, pétitions et manifestations, c’est désormais par voie de plainte que les opposants à Mgr Pierre Bürcher, administrateur apostolique du diocèse de Coire, expriment leur mécontentement. Les 23 membres du collectif «Vielstimmig Kirche sein» (être une Eglise plurielle) ont déposé une plainte auprès de l’officialité du diocèse de Coire pour obtenir le droit d’être entendus.  

Les plaignants emmenés par Zeno Cavigelli, assistant pastoral à Dübendorf (ZH), se réfèrent à l’article 212 al.3 du code de droit canonique pour exiger d’être reçus et entendus par Mgr Pierre Bürcher, administrateur du diocèse en l’attente de l’élection d’un nouvel évêque. Le droit canon stipule que les fidèles «ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Eglise […]»

«Nous revendiquons notre droit à être entendus par notre pasteur en la personne de l’administrateur apostolique Mgr Peter Bürcher», indique la plainte. Le sujet de la discussion étant les thèmes «consignés par écrit dans une pétition» signée par 3’865 personnes et remise le 18 juin 2020, après la destitution de Martin Kopp en tant que délégué épiscopal pour les cantons d’Uri, Schwytz et Unterwald.

La plainte est adressée à l’official du diocèse de Coire, le chanoine Joseph Bonnemain, (qui passe pour un des favoris de l’élection du nouvel évêque de Coire, ndlr)

Un point noir sur la carte de l’Eglise

Après la remise de la pétition à Coire, (en l’absence de Mgr Bürcher), l’administrateur apostolique n’a accordé aucun entretien aux pétitionnaires, déplore Zeno Cavigelli. «Le canon 212 oblige cependant les fidèles à faire connaître leur opinion aux pasteurs. Que reste-t-il d’autre qu’un procès administratif si mon pasteur refuse de m’entendre et de me parler?», a-t-il déclaré à kath.ch. «La règle absolutiste est anachronique et viole le sens moderne de la justice – également des catholiques.»

«Je me soucie des jeunes collègues, qu’ils soient prêtres ou non. À 65 ans, je pourrais facilement dire: je m’en moque, je me tourne maintenant vers les belles choses. Mais quand je pense à quelqu’un qui a 30 ou 40 ans de moins que moi et qui veut s’engager dans notre Église avec le feu de la foi, je voudrais lui épargner une ou l’autre gifle épiscopale. N’oubliez pas que le diocèse de Coire est un point noir sur la carte de l’Eglise depuis 40 ans.» (cath.ch/kath.ch/mp)