Inde: Les chrétiens à nouveau dans le collimateur des nationalistes hindous

Peur de nouveaux pogroms antichrétiens dans l’Etat d’Orissa

Mumbai, 18 juin 2012 (Apic) La peur de nouveaux pogroms antichrétiens s’étend dans l’Etat d’Orissa, au nord-est de l’Inde, après l’attaque de nationalistes hindous vendredi 15 juin dernier. Selon Sajan George, président du «Conseil Global des Chrétiens Indiens» (GCIC), une organisation de laïcs siégeant à Bangalore, les nationalistes hindous sont en train de préparer un «plan diabolique» pour répéter les violences perpétrées en 2008 à Kandhamal.

De graves émeutes antichrétiennes avaient éclaté de décembre 2007 à août 2008 dans la région de Kandhamal. Durant des mois, des extrémistes hindous avaient fait régner la terreur dans cette zone, faisant 93 morts et chassant 50’000 personnes de leurs maisons, en très grande majorité des chrétiens.

Les extrémistes avaient détruit 6’500 maisons, 350 églises et 45 écoles

Lors des pogroms de 2008, 10’000 personnes avaient trouvé refuge dans des camps de déplacés. Elles y vivent toujours dans la peur de nouvelles attaques. Les émeutiers avaient brûlé et pillé plus de 6’500 maisons, détruit quelque 350 églises et 45 écoles.

Le vendredi 15 juin 2012, une cinquantaine d’émeutiers hindous ont agressé le pasteur Evangelist Baidhar, leader de la communauté pentecôtiste «Prayer Fellowship», le blessant grièvement. Le pasteur Baidhar, âgé de 50 ans, rentrait à la maison dans le village de Mitrapur, après un service religieux. Ils s’en sont également pris à 12 familles de la communauté vivant dans le district de Balasore, rapporte lundi 18 juin l’agence de presse catholique «AsiaNews» à Rome.

Les agresseurs l’ont laissé ensanglanté, tandis que des fidèles l’ont trouvé gisant par terre et l’ont acheminé à l’hôpital local où il a reçu les premiers soins.

Quand les extrémistes hindous se sont aperçus que le pasteur Baidhar avait été secouru par les habitants, une cinquantaine d’entre eux ont attaqué 12 familles chrétiennes, blessant 20 personnes, jeunes et vieux. Ils ont même tenté de violer des jeunes filles.

Bombes artisanales et dynamite

Les fanatiques ont également saccagé leur maison, provoquant la fuite d’une partie de la population. Les suspects de cette agression se sont cachés dans la jungle, comme ils l’avaient déjà fait une première fois en 2008 à Kandhamal. Sajan George explique que le «GCIC» de Bhubaneshwar a découvert ce qui s’est passé seulement le 16 juin, et l’a aussitôt dénoncé à la police de Nilgiri.

Quelques jours auparavant, la police locale de Brahmagiri avait confisqué plus de 50 bombes artisanales et 12 chargements de dynamite cachés dans une baraque du village de Gambhari, dans le district de Pur, également dans l’Etat d’Orissa. Selon les forces de l’ordre, les explosifs retrouvés aurait dû servir à organiser un nouveau pogrom antichrétien à brève échéance, semblable aux attaques de Kandhamal en 2008. Sajan George, président du «GCIC», fait la même analyse: l’attaque vise à semer la terreur parmi les membres de la minorité chrétienne. «Ils veulent répéter ce qui était advenu en 2008, avec les pogroms antichrétiens dans le district de Kandhamal». (apic/asian/be)

18 juin 2012 | 17:27
par webmaster@kath.ch
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