Suisse: Le 10 octobre, 9e Journée mondiale contre la peine de mort

Pétition pour un moratoire universel sur la peine de mort

Berne, 8 octobre 2011 (Apic) A l’occasion de la 9e Journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre 2011, l’ACAT-Suisse et la Coalition mondiale contre la peine de mort invitent les participants à signer et à faire signer jusqu’à l’été prochain la pétition pour un moratoire universel sur la peine de mort (délai: 31 août 2012).

L’ACAT-Suisse, une ONG indépendante et œcuménique, Lifespark (*) ainsi que la Coalition mondiale contre la peine de mort, appellent les citoyens et les citoyennes ainsi que les autorités suisses à soutenir le mouvement pour l’abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et partout dans le monde.

L’ACAT dénonce l’inhumanité du système judiciaire américain

L’exécution du Noir américain Troy Anthony Davis le mercredi 21 septembre dernier est devenue l’emblème de l’inhumanité du système judiciaire américain, relève l’ACAT-Suisse. En dépit de sérieux doutes sur sa culpabilité, et d’une explosion de réactions de la communauté internationale, relève l’organisation des chrétiens pour l’abolition de la torture, le Comité des grâces et la Cour suprême de justice ont maintenu la condamnation. A l’heure actuelle, d’autres exécutions et injustices latentes sont sur le point de se réaliser. C’est le cas de Debra Milke, jugée coupable du meurtre de son fils en Arizona. Elle est dans le couloir de la mort depuis 1989. Le journaliste suisse Jacques Secretan suit son cas sur place et sensibilise l’opinion publique aux failles du procès. (**)

58 Etats dans le monde appliquent encore la peine de mort. Au cours de l’année 2010, au moins 527 personnes ont été exécutées dans 23 pays, sans compter la Chine qui garde secret le nombre d’exécutions, pourtant estimées à quelques milliers. La grande majorité des exécutions recensées ont eu lieu en Arabie saoudite, en Corée du Nord, aux Etats-Unis, en Iran et au Yémen.

«Mais pourquoi donc devrions-nous, en Europe, nous préoccuper de la peine de mort, alors même que, exception faite de la Biélorussie, nous ne sommes prétendument pas concernés ?», se demande l’ACAT. «Parce que même les Etats-Unis, grande puissance démocratique occidentale, continuent de condamner à mort et d’exécuter chaque année des dizaines de personnes – dont des innocents avérés. Parce que le Parlement européen exige lui-même un ›moratoire mondial sur les exécutions en vue d’une abolition totale dans tous les Etats qui pratiquent encore la peine de mort’. Et parce que la peine de mort est contraire à la dignité humaine et qu’une fois appliquée, elle est irréversible», poursuit l’ONG suisse.

La peine de mort, un traitement cruel, inhumain et dégradant

L’ACAT-Suisse, Lifespark et la Coalition mondiale proposent de signer et de faire signer la pétition pour un moratoire universel sur la peine de mort, pour appeler les Etats à abolir la peine de mort «et rappeler à tous qu’il s’agit d’un traitement cruel, inhumain et dégradant». Cette pétition sera transmise aux Nations Unies en vue du vote de la 4ème résolution sur la peine de mort fin 2012. L’ACAT s’engage pour les victimes de torture et les condamnés à mort – indépendamment de leur idéologie, religion, ethnie ou de toute autre caractéristique, et quel que soit leur délit présumé ou avéré.

(*) L’ONG suisse Lifespark a été fondée en1993. Elle organise des correspondances avec des condamnés à mort aux Etats-Unis. Elle compte aujourd’hui 300 membres, en grande majorité des femmes, qui essaient, par le biais de lettres, de donner un peu d’humanité et d’espoir aux détenus qui attendent depuis des années dans les couloirs de la mort des pénitenciers américains. Plus de 1’100 prisonniers ont profité d’une correspondance. Beaucoup sont encore dans l’attente d’une telle possibilité.

(**) Documentaire sur Debra Milke dans les couloirs de la mort dans l’Etat d’Arizona depuis 1989, par Jacques Secrétan Cf. http://www.youtube.com/watch?v=Xn4_zUMtL5o Depuis plus de deux décennies, l’Américaine Debra Milke, qui vient de fêter le 10 mars dernier ses 47 ans, croupit dans le couloir de la mort de la prison de Perryville, en Arizona. Elle a – selon la justice américaine – commandité le meurtre de son fils âgé de 4 ans. «Il s’agit une mère innocente, victime d’une grave erreur judiciaire», lance le journaliste vaudois Jacques Secretan, infatigable militant contre la peine de mort. Il vient de publier aux éditions Favre «Une mère innocente condamnée à mort aux Etats-Unis». (apic/com/be)

8 octobre 2011 | 15:49
par webmaster@kath.ch
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