Village Kikuyu, au Kenya (Photo:  www.misna.org)
International

Pétition et suppliques pour sauver l’agence de presse missionnaire MISNA

Malgré la pétition en ligne «Sauvons l’agence MISNA, la voix des sans-voix» lancée sur le site internet www.change.org, qui a déjà récolté quelque 1’300 signatures, le sort de l’agence de presse missionnaire basée à Rome semble bel et bien scellé.

La supplique des journalistes de MISNA adressée à la Conférence épiscopale italienne et au pape François risque bien d’être sans effets.

«Après une longue période de problèmes économiques et de gestion, les Instituts Missionnaires qui l’ont promue et soutenue pendant ses 18 ans d’existence (1997-2015) ont pris la douloureuse décision de mettre fin à l’activité de l’agence d’information à partir du 31 décembre prochain», écrit sur le site de l’agence le Père Gottardo Pasqualetti, président de l’entreprise.

Le missionnaire de la Consolata relève que «les interventions effectuées d’une fois sur l’autre n’ont pas permis d’aboutir à une solution durable, de même qu’aucune autre hypothèse efficace n’est envisageable». Ainsi s’est tue, à la veille de Noël, la voix des «périphéries du monde» chère au pape François.

A l’écoute des «périphéries du monde»

Fondée il y a 18 ans par le Père Giulio Albanese, missionnaire combonien, cette agence de presse internationale s’est en effet concentrée durant toute son existence sur les zones les plus reculées de la planète «où la démocratie n’est encore qu’un mirage».

De l’Afrique à l’Asie et à l’Amérique latine, ce sont des centaines de récits qui ont été publiés durant toutes ces années, donnant une voix aux habitants de la périphérie du monde. Sans le travail et l’engagement de MISNA, ces réalités seraient restées ignorées du public.

Les missionnaires de la Consolata, les Comboniens, les Missions étrangères de Milan (PIME) et les Xavériens avaient lancé cet organe de presse en 1997 avec le désir de «donner une voix aux sans-voix» dans le Sud du monde. MISNA, qui avait l’ambition d’être une source indépendante et alternative aux grands fournisseurs d’informations, a désormais cessé sa publication.

Le pape François interpellé

L’Assemblée des journalistes de MISNA ne l’a appris que le vendredi 18 décembre 2015, avec moins d’un mois de préavis. Les rédacteurs estiment dans leur lettre au pape François que ceux qui vont payer le prix fort de cette disparition, ce sont «les jeunes Eglises et la société civile qui évoque une justice sociale sans laquelle la paix ne saurait exister». Ils déplorent cette perte de sources fiables sur les réalités des laissés-pour-compte des «périphéries» du Sud, négligées par les grands fournisseurs de nouvelles. (cath.ch-apic/be)

Village Kikuyu, au Kenya
24 décembre 2015 | 16:44
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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