Le pape François se rendra en Colombie du 6 au 11 septembre (Photo:Epa Efe Mauricio Duenas Castaneda/Keystone)
Vatican

Les personnages clefs du voyage du pape en Colombie

Le pape François se rendra du 6 au 11 septembre 2017 en Colombie, un pays marqué par de fortes polarisations politiques où l’Eglise conserve un rôle important. Tour d’horizon des personnalités qui seront des personnages clefs de ce voyage, sans être tous des interlocuteurs directs du Souverain pontife.

Le cardinal Ruben Salazar Gomez, archevêque de Bogota

Né en 1942, l’actuel primat de Colombie a été nommé évêque en 1992 par Jean Paul II. En 2010, Benoît XVI le transfère à Bogota puis le crée cardinal en 2012. Le 22 septembre prochain, le cardinal Salazar Gomez atteindra l’âge de retraite canonique de 75 ans et devra donc remettre sa démission.

Entre 2008 et 2014, il préside la Conférence des évêques de Colombie. De 2011 à 2015, il est premier vice-président du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), avant d’en devenir président en mai 2015. Dans les affrontements avec les guérillas, le haut prélat appelle à la réconciliation. «L’Eglise fera tout pour consolider la paix en Colombie», affirmait-il par exemple en octobre 2016.

Concernant les organes du Saint-Siège, le cardinal Salazar Gomez est membre de la Congrégation pour les évêques, de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il est le seul cardinal colombien à être électeur en cas de conclave.

Juan Manuel Dos Santos Calderón, actuel président de la République

L’actuel président colombien a été élu en 2010 puis réélu en 2014. Son mandat présidentiel s’achèvera mi-2018 et il ne pourra se présenter une troisième fois.

Entre 2006 et 2009, sous la présidence d’Alvaro Uribe, Juan Manuel Dos Santos a été ministre de la Défense. Cette période est marquée par la lutte contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avec des opérations coup-de-poing comme en 2008 avec Jaque (libération d’otages dont Ingrid Betancourt) ou Phénix (bombardement d’un camp des FARC en Equateur).

Après sa première élection en 2010, il s’écarte de la politique de son prédécesseur et engage formellement des pourparlers de paix avec les FARC en octobre 2012. En septembre 2015, il signe un cessez-le-feu lors d’une rencontre historique à Cuba avec le chef de la guérilla, Rodrigo Londoño Echeverri.

Réélu en ballotage défavorable face à un partisan d’Uribe en 2014, Juan Manuel Dos Santos parvient à un accord de paix avec les FARC en juin 2016. Celui-ci est d’abord rejeté par les Colombiens à une très courte majorité avant d’être légèrement remanié et adopté par le Parlement. Il reçoit le Prix Nobel de la paix 2016 pour être parvenu à cet accord.

Alvaro Uribe Vélez, président entre 2002 et 2010

Président de la Colombie entre 2002 et 2010, il mène une importante lutte armée contre les FARC. A partir de 2011, il prend ses distances avec son ancien dauphin, le président Dos Santos, et sa politique de négociation. L’opposition est telle qu’Alvaro Uribe crée un parti d’opposition pour l’élection présidentielle de 2014. Son candidat arrive en tête du premier tour, mais s’incline au second.

Principal opposant à l’accord de paix avec les FARC en 2016, il fait campagne pour son rejet lors du référendum et obtient la victoire. L’accord est néanmoins adopté par le Parlement, après de légers aménagements.

Le 16 décembre 2016, il est reçu par le pape François au Vatican, d’abord seul puis avec le président Dos Santos, afin de favoriser «la culture de la rencontre» et l’importance d’un dialogue «sincère».

Rodrigo Londoño Echeverri, alias Timochenko, chef des FARC

Né en 1959, Rodrigo Londoño Echeverri rejoint les FARC dès 1976 et en devient le chef en 2011, après la mort de son prédécesseur. Impliqué dans les différentes activités du groupe marxiste, dont des assassinats, le trafic de drogue ou les enlèvements, Timochenko a au total été condamné à 178 années de prisons.

A partir de 2012, il négocie à La Havane (Cuba) l’accord de paix avec le gouvernement colombien. Timochenko bénéficie de l’amnistie prévue par l’accord de 2016 et a donc pu sortir de la clandestinité.

Le 27 juin 2017, il annonce officiellement la fin du désarmement de son groupe. Le 1er septembre, il devient président du parti politique légal des FARC, conservant le même acronyme : Front alternatif de révolution commune.

Aucune rencontre officielle avec le pape François n’est prévue pendant le voyage, même s’il pourrait être présent lors de la rencontre avec les autorités, le 7 septembre à Bogota.

Mgr Ettore Balestrero, nonce apostolique

Né en 1966, ordonné en 1993, l’actuel représentant du Saint-Siège en Colombie a rejoint l’école des nonces dès 1994. Il est nommé collaborateur de la nonciature apostolique en Corée et Mongolie puis de celle aux Pays-Bas.

En 2001, il retourne à Rome à la section pour les rapports avec les Etats de la Secrétairerie d’Etat. Il devient sous-secrétaire de cette section en 2009 avant d’être nommé nonce apostolique en Colombie par Benoît XVI peu avant sa renonciation, le 22 février 2013. Il est consacré archevêque par le cardinal Bertone, alors secrétaire d’Etat.

C’est chez lui, à la nonciature apostolique, que le pape François résidera tous les soirs de son voyage apostolique en Colombie. (cath.ch/xln/gr)

Le pape François se rendra en Colombie du 6 au 11 septembre
5 septembre 2017 | 17:56
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 3  min.
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