Pérou: Querelle sur le lieu où le pape célébrera la messe à Lima
La plage ou l’aréoport? Le lieu où le pape François célébrera la messe à Lima, au Pérou, lors de sa visite du 18 au 21 janvier 2018, fait l’objet d’une polémique entre le cardinal Juan Luis Cipriani et le gouvernement péruvien. En cause? La sécurité et la présidence de la messe papale.
La célébration de la messe du pape à Lima aura-t-elle lieu sur la plage de Costa Verde ou sur la base aérienne Las Palmas? Pour l’archevêque de Lima, l’office religieux papal doit se dérouler sur la plage, au pied des falaises du quartier San Miguel. Mais le vice-ministre de l’Intérieur, Ricardo Valdés, chargé de coordonner la visite du pontife, a déclaré que cette option avait été écartée pour des raisons de sécurité, liées notamment à un possible tremblement de terre ou un tsunami qui mettrait en péril la vie d’un million de fidèles, attendus pour l’occasion.
«Le gouvernement veut terroriser les fidèles»
Une déclaration guère appréciée par le cardinal Cipriani qui, par voie de presse, a accusé le vice-ministre de mauvaise foi et de vouloir terroriser les fidèles. Selon lui, le lieu de la messe a été planifié et organisé dans le cadre d’une mission de l’épiscopat péruvien au Vatican. Elle aura donc bien lieu à Costa Verde. Selon le Père Luis Gaspar, représentant du cardinal pour l’organisation du voyage du pape, ce choix a déjà été validé par l’équipe de sécurité du pape.
Présider au côté du pape
Ce n’est pas l’avis du ministère de l’Intérieur qui a assuré de son côté que le Vatican avait laissé au gouvernement péruvien le choix de décider du lieu de la cérémonie religieuse, justement en fonction de la sécurité. Le ministère préconise donc la piste d’atterrissage de la base aérienne militaire Las Palmas, au sud de la ville.
Seuls 15 kilomètres séparent les deux lieux. Mais selon les observateurs, au-delà de la sécurité, ce choix a aussi une dimension symbolique. En cas de célébration sur la plage de Costa Verde, qui est sous sa juridiction, Mgr Juan Luis Cipriani présiderait au côté du pape un office religieux largement médiatisé dans le pays, sur l’ensemble du continent et dans le monde entier. Mais si le choix se porte sur la base aérienne de La Palmas, c’est à Mgr Juan Carlos Vera, l’évêque aux armées que reviendrait cet honneur. Autant dire un camouflet pour le cardinal Cipriani. (cath.ch/jcg/mp)