Pérou: L'Eglise s'efforce de protéger les populations indigènes
L’Eglise catholique au Pérou a mis en place des programmes de développement adaptés aux populations indigènes, notamment en Amazonie. Le jésuite Alfredo Vizcarra, vicaire apostolique de Jaen, au nord-ouest du pays, explique à Radio Vatican comment l’Eglise s’efforce de palier aux problèmes très complexes auxquels sont confrontés ces peuplades.
Malnutrition, maladies, attrait des jeunes pour le monde moderne…les indigènes de l’Amazonie péruvienne font face à de multiples difficultés. Leurs territoires sont également convoités par des entreprises étatiques ou privées qui tentent d’y implanter des exploitations pétrolières, minières ou forestières. Des démarches accueillies favorablement par une partie des indigènes, qui y voient des possibilités d’amélioration de leurs conditions de vie. Mgr Vizcarra souligne cependant, sur Radio Vatican, que ce type de développement ne correspond pas à ces populations et leur est souvent nuisible. Outre les problèmes liés à l’environnement, les exploitations industrielles engendrent des changements sociaux qui perturbent les structures de ces petites communautés. Le vicaire apostolique explique que beaucoup de jeunes perdent leurs repères, ce qui amène des problèmes de grossesses précoces et non désirées, ainsi qu’une augmentation des cas de sida.
Des alternatives à l’économie de marché
Face à cela, l’Eglise a mis en place des programmes de développement plus adaptés au mode de vie ancestral et à la culture des ces communautés. Ils prennent notamment en compte la relation particulière que les indigènes ont avec la nature. A travers des activités éducatives et de développement, l’Eglise tente d’établir des alternatives à l’économie de marché.
Les formations offertes par un dense réseau d’écoles régionales ont également pour but de rendre ces populations conscientes de leurs droits, face notamment au secteur industriel, et de les rendre moins dépendantes des «solutions» venant de l’extérieur.
Mgr Vizcarra salue finalement la dernière encyclique du pape François sur l’écologie humaine Laudato Si, qui «confirme ce que nous faisons déjà» et «nous donne du courage».
Le vicariat apostolique Saint François-Xavier de Jaén, dont ce jésuite a la charge depuis août 2014, s’étend sur 32’000 km2 où vivent 500’000 habitants. Mgr Vizcarra dirige également le Centre amazonien d’anthropologie et d’application pratique, une structure créée en 1974 par neuf évêques de l’Amazonie péruvienne, pour réaliser un travail de promotion humaine avec la population marginalisée de la forêt. (cath.ch-apic/rv/rz)