Pérou: La joie du consacré est d’être disciple de «l’unique Maître»
Après un passage par la cathédrale de Trujillo, le pape François s’est rendu le 20 janvier 2018 dans le séminaire diocésain de la ville, l’un des premiers fondés en Amérique latine, pour y rencontrer un millier de prêtres, religieux, religieuses et séminaristes du nord du Pérou. La «source de joie» du consacré, leur a-t-il affirmé, est d’être envoyé en service par «l’unique Maître».
Pour ce discours d’une trentaine de minutes, le pape François s’est assis derrière un bureau, comme souvent pour ce type de rencontre. Derrière lui, avait été tendu un grand portrait de saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, patron de ›tous les curés de l’univers’. Avant même le début de son allocution, l’évêque de Rome a été ovationné par l’assemblée. Une rencontre très chaleureuse, le pontife plaisantant et sortant de son texte, tandis que des cris «Viva el papa» retentissaient de temps à autres.
«La foi est contagieuse»
Le consacré, a rappelé le pontife, est celui qui indique le passage du Seigneur dans la vie de son peuple. Malgré ses innombrables activités, il ne peut donc jamais supplanter le Seigneur ou se croire trop occupé pour sa mission d’évangélisation. Et telle est la source de sa joie: se savoir disciple de «l’unique Maître» et toujours passer après Lui.
Cette joie du consacré, a expliqué le successeur de Pierre, vient de sa vocation, née d’un regard du Seigneur, jeté par un pur amour miséricordieux «qui remue nos entrailles». Les consacrés sont choisis pour communiquer cette joie, pour la transmettre. Ce témoignage jaillit spontanément de la rencontre avec le Christ, a souligné le pape: «la foi est contagieuse».
La foi «fidèle et simple» du peuple
Pour le pontife, la mission des consacrés est ainsi un appel d’amour pour aimer et pour servir. L’exercice d’une autorité ecclésiale ne peut donc pas devenir «autoritarisme». Un problème qui s’est notamment posé, entre autres, au sein de la communauté religieuse d’origine péruvienne Sodalitium Christianae Vitae. Le 10 janvier, le Vatican avait annoncé l’envoi auprès de celle-ci d’un commissaire apostolique nommé par le pape François.
Dans leur service, a estimé le chef de l’Eglise catholique, les consacrés ne peuvent pas non plus devenir des «fonctionnaires du sacré», qui exécutent leur mission sans joie. Ni non plus mépriser la foi fidèle et simple du peuple. D’autant plus que celle-ci s’exprime au Pérou sous les formes «les plus exquises», avec de très nombreuses dévotions populaires, aux saints, à la Sainte Vierge et au Christ.
Après cette rencontre, le pape doit d’ailleurs rendre hommage à une de ces dévotions, la Vierge de la Porte. Il présidera pour cela une cérémonie mariale sur la place d’Armes de Trujillo, à laquelle 35’000 personnes sont attendues. (cath.ch/imedia/xln/rz)