Le Père Kikwaya, un jésuite congolais à l’Observatoire du Vatican
Parmi les membres de l’équipe d’astronomes de l’Observatoire du Vatican figure un spécialiste des astéroïdes, le Père Jean-Baptiste Kikwaya, dont l’agence d’information africaine Adiac dresse un portrait, le 21 août 2017. Après une collaboration avec la Nasa, son nom a même été attribué à un météore.
Depuis 2009, année de son intégration à l’Observatoire du Vatican, le Père Kikwaya est devenu un véritable spécialiste des astéroïdes. Ils sont comme des «bébés planètes», affirme-t-il. «Mon travail consiste à observer leur constitution, et connaître leur origine, leur évolution».
Né à Kinshasa (République démocratique du Congo – RDC) en 1965, le Père Kikwaya a d’abord effectué son noviciat au Rwanda, ainsi que des études de mathématiques. Mais le contexte politique troublé de l’époque ne lui permet pas d’obtenir son diplôme. Face à cette situation, le Père Matungulu, le provincial de la communauté des jésuites d’alors, l’envoie étudier les sciences en Belgique, à l’actuelle Université de Namur.
Mathématiques célestes
«J’ai fait des études de sciences mathématiques, orientation mathématiques célestes, c’était donc déjà de l’astronomie», souligne le prêtre. «Les études, précise-t-il, étaient basées sur la dynamique des corps célestes». Après des études de théologie, il retourne finalement en RDC en 1997 où il travaille pendant deux ans comme professeur de mathématiques.
En 1999, l’Observatoire du Vatican, dirigé par les Jésuites, manifeste le besoin de renouveler son équipe. Un appel est ainsi lancé à tous les membres de l’ordre pour détecter les jeunes en mesure d’intégrer la structure. Après une thèse en astronomie à Paris puis au Canada, le Congolais rejoint finalement la structure en 2009.
Etoiles filantes
Pendant sa carrière, son nom a même été attribué à l’un de ces corps célestes après des recherches scientifiques conjointes avec la Nasa, l’agence spatiale américaine. «Le travail que j’ai réalisé était basé sur les météores, appelés plus communément ›étoiles filantes’, raconte le prêtre congolais, c’est généralement une poussière aussi grosse qu’un grain de sable».
C’est en les étudiant que «l’on pourra répondre aux questions de la vie ou de ce que nous avons été il y a 4 milliards d’années», affirme-t-il. Ce travail participe selon lui à protéger les satellites artificiels parfois détruits par ces corps célestes.
L’Observatoire du Vatican est l’un des observatoires astronomiques les plus anciens du monde avec des bureaux à Castel Gandolfo, au sud de Rome, et à Tucson en Arizona, aux Etats-Unis. Fondé en 1578, il est géré par la Compagnie de Jésus depuis 1934. (cath.ch/imedia/ah/rz)