Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale  (Photo: Youtube)
Vatican

Père Cantalamessa: «Il faut préférer la miséricorde à la vengeance»

En réponse à la haine et la brutalité des attentats terroristes de Bruxelles, le prédicateur de la Maison pontificale a cité les dernières paroles du Christ avant sa mort: «Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font». Lors de l’office de la Passion dans la basilique Saint-Pierre, le 25 mars 2016 en fin d’après-midi du Vendredi-Saint, le Père Raniero Cantalamessa a assuré que l’opposé de la miséricorde n’était pas la justice, mais la vengeance.

«La haine et la brutalité des attaques terroristes de cette semaine à Bruxelles nous aident à comprendre la force divine contenue dans les dernières paroles du Christ : ›Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font’». C’est ce qu’a assuré le père Cantalamessa, devant le pape François, lors de l’homélie de l’office de la Passion. Le capucin italien a alors invité à suivre l’exhortation de saint Paul : «Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien».

Sur la croix, Jésus n’a pas demandé au Père de venger sa cause ; il lui a demandé de pardonner à ceux qui l’ont crucifié, a encore insisté le père Cantalamessa. «Nous devons démythifier la vengeance !», s’est alors exclamé le prédicateur avant de préciser sa pensée : la vengeance serait devenue un mythe envahissant qui contamine tout le monde, à commencer par les enfants qui, face à l’écran, aux jeux électroniques, découvrent des histoires de vengeances présentées comme une victoire du gentil héros. Or, la majorité de la souffrance dans le monde vient du désir de vengeance interpersonnelle ou entre les peuples, a-t-il déploré.

«L’heure est venue de nous rendre compte que l’opposé de la miséricorde n’est pas la justice, mais la vengeance», a encore souligné le père Cantalamessa. En effet, «Jésus n’a pas opposé la miséricorde à la justice, mais à la loi du talion». Ainsi, en pardonnant les péchés, Dieu ne renonce pas à la justice, mais à la vengeance. La justice divine, a-t-il alors précisé, c’est l’acte par lequel Dieu rend justes ceux qui croient en son Fils, ce n’est pas se faire justice, mais «rend re juste». «Non seulement la justice de Dieu ne contredit pas sa miséricorde, mais c’est en cela qu’elle consiste !», a-t-il insisté.

Sauver le mariage et la famille

A la fin de son homélie, dans laquelle il a cité le Français Bossuet (1627-1704) et le Russe Dostoïevski (1821-1881), le Père Cantalamessa a assuré que la miséricorde pouvait sauver ce qu’il y a de plus précieux et de plus fragile en ce moment dans le monde : le mariage et la famille. Après des années de mariage, quand la routine s’installe et que les problèmes surviennent, la «miséricorde» peut «sauver un mariage de la dégringolade», a-t-il estimé. Une miséricorde comprise non seulement comme pardon réciproque; mais aussi comme don de soi et compassion.

Au début de la célébration dans la basilique Saint-Pierre, le pape François s’était étendu sur le sol, devant l’autel majeur, pendant que l’assemblée priait en silence. Après l’homélie du père Cantalamessa, le pontife a présidé le rite de vénération de la croix du Christ. Il a quitté les insignes de son pontificat – sa calotte blanche et sa chasuble -, avant d’embrasser les pieds du Christ crucifié, suivi par de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, religieux et par quelques laïcs. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)

Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale
25 mars 2016 | 19:57
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!