Pays baltes: le pape François sur les traces de Jean Paul II
En visite dans les pays baltes du 22 au 25 septembre 2018, le pape François vient exprimer sa proximité avec ces Eglises «persécutées» au cours du 20e siècle. En 1993 déjà, Jean Paul II avait choisi de se rendre en premier lieu au chevet de ces mêmes pays, peu après la chute du communisme.
Le 4 septembre, le pape Jean-Paul II entame sa première visite dans l’ex-URSS par la Lituanie. Le pape polonais vient alors auprès de cette population restée à 80% catholique en dépit des persécutions commises par les soviétiques. Entre 1945 et 1955, quatre évêques, 185 prêtres et 275’000 laïcs catholiques ont été arrêtés, emprisonnés ou déportés en Sibérie.
«La croix a été pour toute la nation et pour l’Eglise une source providentielle de bénédiction, un signe de réconciliation entre les hommes», déclare Jean Paul II au mont des croix, le 7 septembre. La croix, lance-t-il alors, «a donné sens et valeur aux souffrances aux maladies et à la douleur».
Tout au long de son séjour en Lituanie, pays d’origine de sa mère, Jean Paul II appelle à une «nouvelle évangélisation» des anciens pays communistes. Il met en garde contre les «tentations du nationalisme» et appelle plutôt le pays à jouer un rôle au sein de l’Union européenne.
«Messager de paix et de fraternité»
En Lettonie, les 8 et 9 septembre, où les catholiques ne représentent qu’environ 20% de la population le pape appelle à pardonner aux oppresseurs et implicitement à ne pas s’en prendre à la minorité russe qui forme 34% de la population. Il exhorte à suivre les traces de saint Meinard, apôtre allemand de la Lettonie au 12e siècle, «messager de paix et de fraternité» dont il restaure le culte en l’instituant patron du pays.
Le 10 septembre, le pape achève son voyage par l’Estonie où ne vivent que quelques milliers de catholiques. Il y célèbre dès son arrivée l’indépendance retrouvée et la transition démocratique effectuée pacifiquement. «Combien de fois le pape a remercié Dieu dans son cœur pour un tel miracle», déclare-t-il en posant le pied à Tallinn.
Lors de cette ultime étape de son voyage, le pape Jean Paul II se félicite des libertés obtenues dans tous les pays baltes, en particulier religieuses. Avec celles-ci est «garanti non seulement le respect dû à Dieu (…) mais aussi à l’homme qui a le droit d’exprimer sa propre conviction». Le Saint-Siège, promet-il, «ne manquera pas d’œuvrer pour consolider ces facteurs prometteurs de concorde». 25 ans plus tard, la visite du pape François se veut en être le signe. (cath.ch/imedia/ah/bh)