Un pasteur protestant chinois assassiné par les Nord-Coréens

Un pasteur protestant chinois qui aidait les réfugiés nord-coréens a été assassiné à la frontière des deux pays. D’après des associations de défense des droits de l’homme sud-coréennes, le pasteur aurait été tué par les services secrets nord-coréens.

Le corps mutilé du pasteur Han Chung-ryeol a été retrouvé le 30 avril dernier dans la montagne de Changbai, tout près de la frontière nord-coréenne. Han Chung-ryeol, de nationalité chinoise, appartenait à la minorité coréenne de Chine. Il était connu pour aider les réfugiés nord-coréens, rapporte Eglises d’Asie.

Agé de 49 ans, le pasteur Han était le fondateur d’une Eglise située dans la ville de Changbai, en Chine, à quelques centaines de mètres de la ville nord-coréenne de Hyesan. La presse sud-coréenne évoque trois agents aperçus par des témoins. Ils auraient regagné la Corée du Nord aussitôt.

Une police chinoise peu regardante

De fait la police chinoise est assez peu regardante sur les actions des services nord-coréens à proximité de la frontière. Ceux-ci peuvent donc pourchasser en territoire chinois les Nord-Coréens qui viennent y trouver refuge, soit pour fuir leur pays soit pour venir y chercher travail et nourriture ; il arrive aussi que les agents nord-coréens s’en prennent aux personnes qui viennent en aide à ces réfugiés. D’après les associations d’aide aux réfugiés basées en Corée du Sud, la police chinoise aurait déjà classé l’affaire. Mais aucune source officielle chinoise n’a pour l’instant confirmé quoi que ce soit.

La presse nord-coréenne a cependant fourni une confirmation de l’assassinat du pasteur. Le 11 mai, deux journaux nord-coréens ont en effet accusé les Sud-Coréens d’avoir commis le crime. Le seul fait que la Corée du Nord réagisse indique bien que l’assassinat du pasteur est au centre d’une guerre de propagande.

Selon un prêtre français installé en Corée du Sud qui avait rencontré le pasteur Han en Chine «savait qu’il était menacé. Il y a un mois, il avait baptisé trois Coréens du Nord. Les trois ont été tués par balle. C’était le dernier avertissement pour lui. […] Il s’attendait à être kidnappé, comme d’autres avant lui, mais il ne pensait certainement pas être tué». (cath.ch-apic/eda/mp)