La Passion du Christ selon Playmobil
750 figurines Playmobil retracent la Passion du Christ selon Saint-Matthieu. L’ancien musée de l’évêché de Sion accueille dès le 1er avril 2017 cette installation de 15 m2 qui inclut également un son et lumière.
«J’avais fait un pari avec Pierre-Yves Maillard (le vicaire général du diocèse de Sion): s’il était nommé évêque, ce dont j’étais persuadé à l’époque, j’installais une crèche Playmobil à l’évêché», se souvient Christian Roten, le concepteur du projet. «Il n’a pas été nommé évêque mais vicaire général; c’est tout comme, alors j’ai quand même réalisé cette crèche que j’ai installée dans le hall de l’évêché».
L’installation, montée pour Noël 2015, ne faisait pas partie du Chemin des crèches de Sion mais elle a connu, grâce au bouche à oreille, un grand succès. Quelques mètres carrés bien fournis et décorés représentaient des scènes de la nativité. Le vicaire général a donc demandé à ce passionné des célèbres figurines articulées, s’il ne pouvait pas imaginer «quelque chose» pour Pâques.
C’est chose faite. Au milieu de cartons, de boîtes de rangement débordant de décors, d’animaux, d’éléments de construction et de figurines, le bricoleur valaisan met la dernière main à une installation qui ferait pâlir d’envie le père Noël. Ce passionné collectionne les bonshommes articulés depuis une dizaine d’années. Fan depuis sa jeunesse, il s’est replongé dans l’univers Playmobil lorsqu’il a commencé à en acheter à ses enfants. Spécialisé dans les thèmes historiques, il possède des centaines de pièces des gammes des Romains, des Egyptiens, du Moyen-Age, des pirates, des indiens et du Far-West. L’époque victorienne, une série tirée à peu d’exemplaires dans les années 90, l’intéresse également beaucoup.
A la manière de Brueghel
Posée sur des palettes CFF, l’installation occupe 15 m2 d’une des salles de l’ancien musée de l’évêché. 40 heures ont été nécessaires pour installer environ 750 Playmobils dans les décors de cette Jérusalem revisitée à la manière du peintre néerlandais Brueghel. «Ses toiles qui fourmillent de scènes de vie quotidienne m’ont largement inspiré», explique le sédunois.
On reconnaît, dans les décors, le mont des Oliviers et le Golgotha. «J’ai utilisé la série du Moyen-Age dont j’ai toute la gamme. Pour le côté historique, j’ai rajouté quelques romains par endroits, notamment pour la scène avec Ponce Pilate». La marque allemande commercialise bien quelques sets de l’armée romaine, mais ce n’était pas suffisant pour toute l’installation, faute de bâtiments, d’accessoires et d’autres personnages de l’époque.
Un gros travail de conceptualisation
«Il y a un an de travail sur le projet», indique l’homme qui tient à la main une liasse de feuilles au format A3, un véritable «storyboard» de son installation. Basé sur l’évangile selon Saint Matthieu, le diorama reproduit les principaux épisodes de la Passion du Christ, depuis le marchandage de Judas jusqu’à la mise au tombeau, le Vendredi saint.
Notre passionné a effectué une véritable étude biblique, au gré de son temps libre, pour le découpage chronologique et la conceptualisation des scènes aussi proches du texte que les figurines et leurs accessoires lui en ont laissé la possibilité. «J’ai dû penser chaque scène en fonction du matériel dont je disposais, et donc privilégier certains passages de la bible». Au milieu des représentations de la vie quotidienne, les visiteurs attentifs pourront trouver dans ce foisonnement environ 40 scènes tirées de l’évangile, y compris Judas pendu à un arbre.
Son et lumière
L’installation n’est pas une simple exposition: «Avec deux amis ingénieurs, l’un en électricité, l’autre en informatique, nous avons mis au point un son et lumière». 200 mètres de cable courent sous l’installation. Ils ont permis de coupler à un beamer des dizaines de minuscules LED dissimulées dans le décor, et ainsi de synchroniser l’éclairage des scènes correspondant à la lecture des passages de l’Evangile. La projection de photos de ces scènes en gros plan complète l’animation. Mgr Jean-Marie Lovey, l’évêque de Sion, et Pierre-Yves Maillard ont, entre autres, prêté leur voix à la narration de la Passion.
Cette passion selon Saint-Matthieu s’apparente, au-delà de son côté spectaculaire, à une véritable catéchèse où petits et grands se retrouveront certainement. Une catéchèse «inter-générations» que ne reniera sûrement pas Mgr Lovey. (cath.ch/bh)
Exposition
Ancien musée de l’évêché, place de la Planta à Sion. Dès le 1er avril 2017, les samedi, dimanche et mercredi, de 14 heures à 18 heures. Sur demande pour les groupes auprès de Pierre-Yves Maillard au 078/842 69 93. Entrée gratuite, panier à la sortie. L’argent est destiné à couvrir les frais de l’exposition et aux bonnes œuvres du diocèse.