Pas nécessaire d’inventer des stratégies extraordinaires
Rome: Le regard de Mgr Dagens sur la «Nouvelle évangélisation»
Rome, 8 octobre 2012 (Apic) Si les temps sont difficiles pour les chrétiens, notamment dans les pays d’ancienne chrétienté, reconnaît Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, la «nouvelle évangélisation» ne doit pas inventer des stratégies extraordinaires, qui voudraient que l’on utilise des moyens nouveaux pour annoncer le Christ et l’Evangile du Christ. «Non, déclare-t-il sur les ondes de Radio Vatican, il faut d’abord vivre de la foi au Christ mort et ressuscité, à la suite de l’Apôtre Pierre, et l’annoncer aussi largement que possible!»
Pendant trois semaines, 50 ans après l’ouverture du Concile Vatican II, l’Eglise va s’efforcer de trouver un nouveau dynamisme face aux défis du monde contemporain, alors que la sécularisation se répand dans les sociétés. Elle le fera durant les travaux de la XIII° Assemblée générale du Synode consacrée à «La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne». Parmi les «pères synodaux» qui participent aux débats, Radio Vatican a rencontré Mgr Claude Dagens, qui présente sa vision de la «nouvelle évangélisation».
«Affronter les temps actuels avec la force vive de la foi»
Le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a été créé par le pape Benoît XVI «précisément pour que nous soyons capables d’affronter les temps actuels avec la force vive de la foi et de la charité chrétienne», souligne Mgr Dagens.
S’il reconnaît que la situation actuelle est effectivement difficile, notamment en France – où l’on n’est plus, comme dans le passé, «dans une société chrétienne ni dans un Etat catholique» -, il estime que la sécularisation n’a pas que des effets négatifs. «Elle nous oblige, nous-mêmes, à aller aux sources de la foi catholique reçue des Apôtres, et la source, c’est le mystère pascal, la rencontre avec Jésus, cet homme nommé Jésus de Nazareth, mort et ressuscité, en qui nous reconnaissons le Fils du Dieu vivant, notre Sauveur, le Chemin, la Vérité et la Vie. Voilà le cœur de la nouvelle évangélisation!»
Quand on parle de «nouvelle évangélisation», on a parfois l’impression qu’il faudrait que les chrétiens soient plus nombreux, remarque-t-il. «Même si on est heureux d’être nombreux, heureux qu’il y ait plus de prêtres, de diacres, de religieux et de religieuses, de nombreux croyants, baptisés et confirmés», si on ne cherchait que cela, «on raterait le but qui est d’être de vrais disciples et de vrais témoins de Jésus le Sauveur».
Beaucoup d’attentes spirituelles
Mgr Dagens note qu’au milieu des effets négatifs de la sécularisation, que ce soit dans son diocèse ou parmi les membres l’Académie française qu’il fréquente (et dont il fait partie), il rencontre beaucoup d’attentes spirituelles. S’il y a effectivement de l’indifférence, il y a aussi en même temps beaucoup d’attentes spirituelles, de questions: «qui est Dieu en qui nous croyons, comment découvrir Jésus, comment le rencontrer», face à la vie, face à la mort, face à la tentation du suicide si fréquente, aux situations de précarité, d’injustice…
Parmi les 262 «pères synodaux» venus des cinq continents, 182 ont été élus, 3 ont été désignés par les Eglises orientales catholiques, 37 sont présents au titre de leur fonction, notamment à la Curie romaine, et 40 ont été nommés directement par le pape. C’est le cas de Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême et membre de l’Académie française. Il est président du groupe de travail de la Conférence des évêques de France sur «l’indifférence religieuse et la visibilité de l’Eglise».