Les agressions sexuelles commises par l'Abbé Pierre n'auront pas de suite pénale  | © wikimedia/Studio Harcourt /CC BY 3.0
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Pas de procédure judiciaire dans l’affaire de l’Abbé Pierre

Le Parquet de Paris a communiqué le 4 février 2025 qu’aucune procédure judiciaire ne sera lancée concernant les cas d’agressions sexuelles commises par l’Abbé Pierre. Le décès de l’accusé et les délais de prescription rendent impossibles de quelconques poursuites ou enquêtes.

Il n’y aura pas de sanction pénale dans l’affaire de l’Abbé Pierre. Le prêtre français, décédé en 2007, est accusé d’avoir commis des agressions sexuelles et un viol sur une trentaine de femmes, certaines mineures au moment des faits.

Le Parquet de Paris a fait savoir le 4 février «que l’action publique était éteinte par le décès du mis en cause en 2007 en ce qui le concernait personnellement, et prescrite en ce qui aurait éventuellement pu concerner des non-dénonciations de faits», relaye La Croix. Il en est de même au niveau du droit canon, qui reconnaît ces deux principes.

La Conférence des évêques de France (CEF) avait demandé en janvier 2025 à la justice d’étudier la possibilité d’une enquête pour identifier des cas de non-dénonciation, ce qui est punissable en France. Des recherches journalistiques et du cabinet Egaé, mandaté par Emmaüs, avaient relevé qu’un certain nombre de personnes étaient au courant des agissements de l’Abbé Pierre, ceci depuis les années 1950, alors que les premières accusations publiques n’ont émergé qu’en juillet 2024.

Les évêques «regrettent» la décision de la justice

Selon des informations du journal, un autre signalement pour «non-dénonciation de crimes et agressions sexuelles sur des femmes et des enfants», avait aussi été fait en septembre 2024 par l’association MOuv’Enfants. Et une plainte avait également été déposée en octobre pour le même motif, par une des victimes identifiées par le cabinet Egaé, pour des faits remontant à 1974 et 1975. Cependant «l’analyse des trois rapports d’Egaé n’a pas permis de révéler la situation de victimes pour lesquelles la commission d’une éventuelle non-dénonciation serait encore susceptible de poursuites», a assuré le Parquet de Paris.

La CEF a dit «regretter» la décision du Parquet, tout en la comprenant. Elle a exprimé «sa proximité aux personnes victimes et redit sa détermination à agir pour que toute la vérité possible soit faite sur les actes commis par l’Abbé Pierre». (cath.ch/cx/arch/rz)

Les agressions sexuelles commises par l'Abbé Pierre n'auront pas de suite pénale | © wikimedia/Studio Harcourt /CC BY 3.0
5 février 2025 | 10:09
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 1  min.
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