Irak: Attentat contre l’église syro-orthodoxe de Saint Ephrem à Kirkuk
Pas de blessés, mais l’édifice a été fortement endommagé
Kirkuk, 15 août 2011 (Apic) Un engin explosif de forte puissance a sévèrement endommagé dans la nuit de dimanche à lundi 15 août l’église syro-orthodoxe de Saint Ephrem à Kirkuk. Personne n’a été blessé, car l’attentat a eu lieu vers 1h30 du matin.
L’édifice, qui a subi de gros dommages, est situé à quelques centaines de mètres de la cathédrale chaldéenne, dans le centre de la ville, a annoncé lundi 15 août l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Une grande partie du toit s’est effondré à l’intérieur de l’église.
Déjà un attentat sanglant le 2 août dernier
Le 2 août dernier, un attentat visant l’église syriaque catholique de la Sainte Famille dans la ville pétrolière irakienne de Kirkuk, avait fait une vingtaine de blessés, dont le curé de la paroisse. Le même jour, les explosifs contenus dans une autre voiture piégée visant une église presbytérienne de Kirkuk avaient pu être désamorcés avant qu’ils n’explosent.
Mgr Yohanna Petros Mouche, archevêque syro-catholique de Mossoul, déclarait alors qu’une telle attaque ne pouvait s’expliquer que par la «faiblesse des autorités, incapables de garantir la sécurité et la stabilité». Kirkuk est une métropole de 600’000 habitants située à 250 km au nord de Bagdad, dans une zone pétrolifère revendiquée par les Kurdes.
Ces attentats ciblés ont accéléré l’exode des chrétiens d’Irak. Selon les données des Nations Unies en 2010, jusqu’à 40 % des 1,6 million de réfugiés irakiens à l’étranger sont chrétiens. Dans le rapport publié par l’œuvre d’entraide catholique «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED) en 2011, intitulé «Persécutés et Oubliés?», se basant sur des chiffres donnés par des évêques irakiens, le nombre de chrétiens dans le pays serait passé de 900’000 à moins de 200’000 au cours de la dernière décennie.
«Ce déclin est beaucoup plus abrupt que ce que suggèrent les données officielles. En 2011, certaines sources ont publié des données encore plus sombres quant au nombre de chrétiens en Irak. Aucune solution aux problèmes n’est envisageable et l’émigration chrétienne se poursuit», précise le rapport de l’AED. (apic/asian/be)