L'Irlande a des lois très restrictives sur l'avortement  (Photo: flickr/jerrylai0208/cc)
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Paraguay: L'Eglise contre l'avortement d'une fillette abusée par son beau-père

Asuncion, 26 mai 2015 (Apic) Depuis le 11 mai, le Paraguay est secoué par une affaire sordide. Une enfant de 10 ans est enceinte de plus de cinq mois après avoir été victime d’abus sexuels de la part de son beau-père. Dans un pays où l’avortement est interdit, (sauf quand la vie de la mère est en danger et ce jusqu’à la 20e semaine), ce fait divers fait l’objet de vifs débats, et expose une Eglise catholique très conservatrice qui préférerait se concentrer sur l’organisation de la visite pastorale du pape, prévue du 10 au 12 juillet.

L’affaire a débuté le 21 avril dernier. Une enfant de 10 ans est accompagnée par sa mère à l’hôpital pour des maux de ventre et un abdomen au volume important. Les médecins ont d’abord pensé à une tumeur. Mais une échographie a révélé que la petite fille était enceinte de 22 semaines. Et lorsque la mère a demandé l’avortement, les médecins craignant des risques de complications, s’y sont refusés.

Rapidement, les soupçons d’abus sexuels se sont portés sur le beau-père de l’enfant qui a été arrêté et placé en détention préventive. La mère, elle aussi, a été incarcérée, accusée de complicité d’abus sexuels sur mineur de moins de 15 ans. Malgré les demandes de la fillette d’avoir sa mère à ses côtés, le juge Miguel Tadeo Fernández, en charge du dossier, a refusé sa libération, même provisoire.

Pays divisé

En attendant, le pays est ébranlé par cette affaire. Pas une journée ne se passe sans que les principaux quotidiens du pays comme «La Nacion» et «Ultima Hora» n’évoquent le sujet. Il y a quelques jours, le ministre de la Santé, Antonio Barros, a pour sa part déclaré que la fillette, qui se trouve dans un hôpital, est en bonne santé et que sa grossesse est trop avancée pour envisager un avortement.

De son côté, la société civile se mobilise, à l’image d’Amnesty International qui a lancé sur Twitter une campagne en faveur de son avortement, sous le mot-clé #NiñaEnPeligro (fillette en danger). De son côté, l’organisation internationale AVAAZ, a lancé le 18 mai une pétition destinée initialement à récolter 300’000 signatures pour solliciter la réforme du code pénal paraguayen et permettre ainsi l’interruption volontaire de grossesse pour les mineures de moins de 15 ans. A ce jour, elle a été signée par près de 600’000 internautes.

Eglise inflexible

Elle aura cependant fort à faire face à une Eglise catholique campée sur ses positions. Ainsi, Mgr Claudio Gimenez, évêque de Caacupé et président de la Conférence épiscopale du Paraguay a rappelé l’opposition de l’Eglise catholique à ce sujet. Le journal «La Nacion» rapporte notamment que le prélat, lors d’une homélie, aurait lancé aux fidèles: «Légaliser la mort d’un enfant, est-ce cela l’amour des uns pour les autres ?», tout en admettant que le pays était «divisé en deux». En espérant qu’il se ressoude lors de la visite du Saint-Père. (apic/jcg/rz)

L'Irlande a des lois très restrictives sur l'avortement
26 mai 2015 | 17:20
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Abus sexuels (1289), Avortement (195), Paraguay (50)
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